Le mot Possible
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le 27 nov. 2018
VIEUX TEXTE RETROUVE :
C’est assez difficile de parler de ce film dans le sens où ce n’est pas un objet figé, achevé. C’est un film qui vit durant la projection et qui continu à vivre après. A l’image du travail de Godard, c’est un film en train de se faire, un film qui bouge, qui évolue, qui mute. Et le mouvement à un rôle plus qu’important, un rôle central ici. Mouvement de la pensée (à l’image de ces réunions d’ « intellectuels » animés et riches en paroles. Ce qu’ils disent, après tout peu importe, il y a des choses sensées, d’autres stupides, l’intérêt n’est pas dans ce qui est dit mais dans le fait de le dire). Mouvement des paysages qui évoluent sans cesse, qui se transforment, paysages marqués par l’histoire mouvementée d’un pays. Mouvement des corps, corps qui errent dans des lieux désertiques, mais aussi quelques fois qui stagnent et qui regardent le mouvement environnant. Et enfin mouvement cinématographique, mouvement dans le plan lorsqu’il est fixe (magnifique scène de l’arbre (on pense beaucoup à Tarkovski et à Kiorstami) ou encore celle du scorpion), mais également mouvement du plan : parfois en travelling circulaire, parfois en panorama, parfois en caméra au poing, parfois en travelling avant (splendide scène du train), parfois en travelling lattéral,…
Mais le mouvement qui prédomine dans tout ça, c’est la fuite. La fuite d’un passé que l’on veut distancer mais qui colle au train, la fuite vers un ailleurs peut être meilleur, la fuite pas toujours dans le sens où on pourrait l’imaginer. Et la fuite du spectateur, pas celui qui se lève de son siège et quitte honteusement la salle, non la fuite comme un voyage, un voyage vers un univers, un univers que l’on connaît assez peu, un univers transgressé par le langage cinématographique, un univers poétique et politique. Un voyage.
Magnifique film.
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Créée
le 1 avr. 2015
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