Quelque part dans une forêt, se trouve une école. Isolées du monde, de très jeunes filles apprennent la danse et les sciences naturelles…
Premier long-métrage pour la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic après s’être fait la main sur plusieurs courts-métrages et moyen-métrage (La Bouche de Jean-Pierre - 1997). Ici, elle adapte la nouvelle "Mine-Haha, ou l'éducation corporelle des jeunes filles" (1888) de Frank Wedekind et nous entraîne dans un monde étrange, coupé du monde réel où des fillettes de 4 à 12 ans vivent en autarcie.
Innocence (2005) est un film lourd de symboles (la chrysalide et le passage de l’enfance à l'adolescence) et assez incompréhensible car finalement, au bout des 120 minutes que compte le film, beaucoup de questions qui nous tiraillait n’auront trouvé réponse (qui sont ces jeunes filles ? Sont-elles mortes ? (elles arrivent toutes dans un cercueil), Ont-elles été kidnappées ? Pourquoi sont-elles livrées à elles-mêmes et pourquoi assistent-elles à seulement deux cours ? (les sciences naturelles et la danse), Pourquoi n’y a t-il aucun homme ? Quelle est cette école ? Est-ce une organisation secrète, un réseau pédophile ou lié à la prostitution infantile ?).
Le film baigne littéralement dans une ambiance assez pesante et qui ne cesse de nous questionner sans jamais apporter la moindre réponse. Sans parler de la mise en scène complètement amorphe et lénifiante (le film dure 2h et aurait gagné à être resserré). Bref, il ne manquait plus qu’une histoire à raconter au lieu de laisser (ou d’abandonner) les spectateurs à leur triste sort, les laissant interpréter à leur manière ce que la cinéaste a bien voulu nous dire...
Malgré cela, il faut néanmoins reconnaître les très beaux décors dans lesquels évoluent les jeunes filles, ainsi qu’une distribution très réussie où l’on retrouve Marion Cotillard, Hélène de Fougerolles, ainsi que la jeune (et prometteuse) Bérangère Haubruge.
(critique rédigée en 2012, réactualisée en 2024)
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