Voilà un film qui n’aura pas su faire l’unanimité de la critique. Jugé divertissant par certaines personnes, et insatisfaisant par de nombreuses autres, ce Leterrier (plus de deux millions d’entrées) a néanmoins surpassé en France d’autres blockbusters de l’été comme Pacific Rim (à peine plus d’un million), Lone Ranger (800.752 entrées) ou Kick-Ass 2 (653.103 entrées).
Pour ma part, j’ai beaucoup aimé ce film. Certes, il n’est pas réaliste. Certes, il est source de nombreux effets spéciaux. Certes, certains passages sont improbables. Mais le cinéma ne reste-t-il pas avant tout un divertissement ? Alors, non, si vous cherchez un film hautement philosophique et du plus grand réalisme, attendez plutôt la sortie de « Gibraltar » ou de « Le majordome », ou tournez-vous vers le cinéma d’auteur yougoslave, mais pas vers les blockbusters hollywoodiens.
L’histoire reste relativement simple et sans grande prise de tête, l’intrigue mettant principalement en scène les actions d’éclat de nos héros, les Quatre Cavaliers, et la traque que leur livre les force de l’ordre pour cause de vol d’argent en masse.
Le début du film nous plonge déjà dans le quotidien des quatre protagonistes. Malgré quelques répliques passant certainement mieux en VO qu’en VF (dont le fringant « J’aime ton shampoing » ou « Je me sens très excitée, et vous, ça vous excite ? » de la part de la seule magicienne) et certaines ficelles classiques du type « réunissons-les tous en partant du principe qu’ils seront partant, parce que s’il en manque un le plan tombe à l’eau », le film tient relativement bien la route d’un bout à l’autre.
Malgré les quelques poncifs que l’on y retrouve, ce film est, comme beaucoup de ses semblables, un agréable divertissement. Comme je le soulignais plus haute, oui, certaines scènes sont surréalistes ou seulement une excuse pour une débauche d’effets spéciaux (nous penserons notamment à l’apparition du téléporteur, ou aux projections sur les murs de la scène finale). Mais comparé, par exemple, à Pacific Rim (encore) ou à n’importe quel autre film tendant au fantastique, ces séquences restent très réduites. Et pour ceux qui seraient encore sceptiques ou mécontents : essayez d’imaginer un script orienté « action » type Robin des Bois, mettant en scène quatre magiciens extrêmement doués MAIS en utilisant uniquement des tours de magie « réalistes ». Essayez.
C’est pour cela, à mon avis, que l’usage d’effets spéciaux moult fois reproché à Louis Leterrier n’est pas si gênant dans le film, voir même, y trouve sa place. Et ces effets spéciaux provoquant des tours de passe-passe inexplicables parlent aussi à notre âme d’enfant, celle qui s’émerveillait quand nos parents sortaient miraculeusement une pièce/un bonbon/un carré de chocolat de notre oreille/nos cheveux.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas le genre de film auquel il faut attacher un œil très attentif et critique, en cherchant la moindre incohérence, le moindre fait impossible. « La magie est une tromperie, mais une tromperie destinée à enchanter, à divertir, à inspirer. C’est un mélange de croyance, de foi, de confiance. », expliquent les Quatre Cavaliers à la fin du film. C’est aussi le cas de cette œuvre, je pense : elle vise à enchanter par ses ruses parfois bien pensées et à divertir par ses moments plus comiques.
Emmené par une musique parfaite de Brian Tyler (avec la participation de Robert Delong et Phoenix), et gratifié d’un dénouement inattendu, ce film nous rappelle que le cinéma, ce n’est pas seulement une affaire de gros muscles, de super-héros ou de scénario extra-conséquent : c’est avant tout de la magie.
« La foi soulève des montagnes », nous répète, au cours du film, Mélanie Laurent. Alors faites un acte de foi, et essayez ce film.