Sortie en 2007, l’œuvre originelle du duo Bustillo/Maury s’ancrait dans une vague de films français radicaux ayant sévis durant la première décennie du XXIéme siècle. Neuf années plus tard débarque discrètement une relecture américaine de ce thriller hardcore. Le projet est confié à Miguel Angel Vivas, réalisateur de l’efficace Kidnappés et scénariste de la Casa de Papel.
Cette nouvelle version joue un jeu d’équilibre constant entre sa fidélité au matériau de base et sa transposition au sein de la culture américaine. Nous obtenons donc, à peu de choses près, la même galerie de personnages et les mêmes confrontations.
Pour autant, le résultat est diamétralement différent.
L’auteur a choisi d’évincer le côté très graphique des rixes ce qui rend d’autant plus crédibles les situations vécues. On passe ainsi d’un huis-clos grand-guignolesque et poisseux à un thriller domestique malheureusement convenu.
En effet, les excès visuels de l’original permettaient d’accepter certaines facilités scénaristiques. Couplés au lieu unique, À l’intérieur développait un univers hors du temps et s’affranchissait volontairement de toutes cohérences physiques dans les affrontements.
En adoptant ici une approche plus timorée dans les actes violents, l’auteur se doit de construire une intrigue crédible. C’est sur cet aspect que le problème réside. La trajectoire scénaristique reste bien trop prévisible pour réussir à capter notre attention tout du long.
Le résultat est d’autant plus regrettable que le réalisateur fait preuve d’une mise en scène intelligente. Il y a un beau travail sur la photographie des lieux. La caméra est fluide et s’adapte parfaitement aux situations retranscrites.
En somme, Inside est un cas d’école passionnant dans sa tentative d’adapter une œuvre de genre européenne pour satisfaire les mœurs américaines. C’est malheureusement via ce prisme uniquement qu’il vaut la peine d’être visionnée.