Que dire ? Où ça va ? Pourquoi ? Ais-je aimé ?
Telles sont les questions que je me pose après visionnage d'un tel film.
Les frères Coen nous emmènent dans leur voyage et nous laisse spectateur d'un spectacle étonnant...
On assiste à la tentative désespéramment vaine d'un chanteur raté de folk de se sortir de la misère et de vivre de sa musique. D'accord... mais pourquoi ? Oscar Isaac est génial mais au service de quoi ?

Ce film me laisse perplexe ; les frères Coen ont tendance à réaliser des films très (trop ?) personnels ces derniers temps ; A Serious Man en est l'exemple parfait.
Dans ce film on suit les cinéastes sur leur road trip intérieur ("INSIDE Llewyn Davis") et on reste sur le bas côté. Le film s'avère très lent et même si la musique le ponctue a certains moments celle-ci s'avère elle aussi inefficace et quasi soporifique, vite lassante (surtout quand on se tape deux fois le même morceau et les mêmes scènes au début et à la fin, comme pour meubler...)
Le film s'appuie entièrement sur ces qualités esthétiques (jeux photographiques sublimes dans les cages d'escaliers ou les couloirs exigus) et sa coloration douce et froide (couleurs tamisées, éclairages lunatiques et doux, tendance sépia qui lasse presque pourtant). De plus le voyage est peuplé de divers seconds rôles excellents (John Goodman, F. Murray Abraham, surprenant Justin Timberlake) mais qui n'ont (et c'est triste à dire) aucun intérêt. Ce film se regarde, s'apprécie relativement et s'oublie très vite. Pourquoi ? J'aurais tellement aimé t'aimer Inside Llewyn Davis...
Le portrait s'avère raté, trop distancié du spectateur, le road trip long et inutilement bavard, les scènes sans intérêt se succèdent et nous présentent une myriade de personnages lunatiques, loufoques et absurdes ; on reconnait ici une patte Coen qui se perd malheureusement dans un film bien trop sage et classique. Ainsi dans cet ensemble simple et doux, les scènes absurdes font tâche (la scène du repas et son fameux "Où est son scrotum ??")...

Oscar Isaac et bon et se contente de l'être mais ne semble pas trop trouver sa place dans l'univers des Coen, de la même manière pour Carey Mulligan qui est douée mais semble ne pas rentrer dans le moule...
Seul Goodman a et aura toujours sa place ici !

Ce que j'attendais comme l'un des meilleurs films de 2013 s'avère un parenthèse (j'espère vite fermée) dans la carrière de deux génies qui semblent à présent (et j’espère encore temporairement seulement) se chercher...
Qu'est ce que j'aurais aimé t'aimer "Inside Llewyn Davis"...
Charles Dubois

Écrit par

Critique lue 335 fois

1

D'autres avis sur Inside Llewyn Davis

Inside Llewyn Davis
Sergent_Pepper
8

That’s all folk.

« Pendez-moi, j’ai défié le monde… » chante Llewyn dans la chanson qui ouvre le film. Tout est là, comme souvent chez les frères Coen, pour irrémédiablement condamner le protagoniste. Parasite,...

le 15 avr. 2014

142 j'aime

6

Inside Llewyn Davis
Socinien
7

Notes à benêt

Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes session 2013, Inside Llewyn Davis est en effet un très bon cru des frères Coen qui se déguste avec délectation : un film ironique, pluvieux et hivernal, ce...

le 26 mai 2013

79 j'aime

18

Inside Llewyn Davis
Grard-Rocher
8

Critique de Inside Llewyn Davis par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Nous sommes en 1961 en compagnie de Llewyn Davis que nous suivons dans cette histoire. Ce jeune homme est ce que l'on peut appeler un raté, vivant comme il peut dans Greenwich Village au gré de...

70 j'aime

15

Du même critique

Au boulot !
Charles_Dubois
7

"On prend sur soi."

Il y a au départ la petite histoire qui donne son origine cocasse au film : la rencontre, tumultueuse pour le moins, de François Ruffin avec Sarah Saldmann, chroniqueuse sans grande finesse du...

le 2 oct. 2024

21 j'aime

Les Blues Brothers
Charles_Dubois
5

Critique de Les Blues Brothers par Charles Dubois

Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...

le 29 déc. 2015

18 j'aime