James Wan est un bon. Le film d'horreur lui appartient.
Tout est maîtrisé, et ça se sent. De l'effet sonore le plus quelconque au mouvement de caméra le plus extravagant. Il alterne scènes caméra à l'épaule à des scènes de travellings maîtrisés ou de mouvements de grue rocambolesques. Le tout servis par des plans fantastiques, de type fish-eye, qui déforment les visages et donnent un côté angoissant à l'ensemble (les murs reculent tandis que les visages s'allongent...)
La première partie est de facture assez classique. Scénario évident, éléments obligatoires, trame ultra prévisible... On est plongé directement dans le quotidien d'une famille américaine typique qui doit gérer une maison hantée (type paranormal activity). Jusqu'ici, outre le rendu très froid de l'image et la suppression quasi totale des couleurs, c'est fait et refait. On connait tous.
Mais le film part vite en cacahuètes et les événements explosent crescendo et deviennent de plus en plus rocambolesques. La force de Wan est qu'il nous propose de voir des choses jamais vu dans ce type de film, et qu'on préférait justement ne pas montrer, par désir de suspens (ou tout simplement par manque de moyens, paranormal activity toujours...). Les esprits sont montrés, les personnages plongés dans un voyage astral...
Le réalisateur ajoute à son film un côté totalement décalé, grâce à des personnages absolument loufoques et comiques, empruntés aux films des années 80 (clin d’œil assumé à Poltergeist). De plus cette idée de décalage est soulignée par une ambiance totalement baroque, avec sa musique omniprésente et exagérée, ces montres qui rappellent des thèmes comme ceux du cirque ou des poupées, et nous donnent à voir des démons qui dansent et ... se font les ongles (ou plutôt les griffes) !!
Avec ses décors volontairement burlesques et comiques, Insidious vire d'un film légèrement effrayant mais terriblement classique, à un délire parodique qui rappelle Burton à certains moments (que ce soit dans le générique par exemle).
Une farce à prendre au 27° degré, donc.
Enfin, j'espère que là était l'intention du réalisateur... espérait-il vraiment nous faire peur avec ça ?
Si oui...