La suite précédent les deux premiers flips
J'ai flippé. J'avais flippé à la vision du premier volet. Déjà. J'avais aussi flippé à celle du deuxième. Moins mais tout de même. J'ai enfin flippé à la vue de celui-ci, sobrement sous-nommé Chapitre 3. Il faut noter que je me conditionne à fond avant chaque séance.
Force est de constater que la série des films Insidious possèdent une continuité et une homogénéité remarquable. Dans ce dernier opus, on nous parle au fond de la difficulté de faire son deuil. Il y a un parallèle entre les différents personnage qui traversent ce type d'épreuve. Le scénario est au bout du compte, bien plus malin est intéressant qu'à première vue, sans être évidemment un psychodrame de Bergmann ou une étude de mœurs de Rohmer ou Cassavetes.
L'épouvante au féminin
Honneur aux dames ici car les deux personnages principaux sont des femmes. D'où ma question à Miss Charlize Theron : s'agit-il d'un film féministe ?
En tous cas on se permet ici des clins d'œil divers et variés : le tee shirt rare "Masters of the Universe" du geek chasseur de fantôme, l'héroïne qui lit Orange Mécanique dans son lit, le chien de la médium qui s'appelle Warren comme le nom des époux du film The Conjuring, réalisé par James Wan, ici producteur, ou même un air de ressemblance de la comédienne principale avec à la fois la dernière incarnation de Carrie au cinéma et la possédée de l'Exociste de Friedkin. Un beau programme pour les aficionados du genre.
Techniquement, chaque plan laisse deviner à l'arrière, un lieu de danger potentiel : baignoire, armoire, fenêtre ou porte. Un endroit en somme, où la terreur pourrait s'inscrire à tout moment. Tout ceci sans jamais trop tirer sur la corde, mais en utilisant les ficelles des précédents.
On critique souvent les suites et les prequels. Dans notre cas, on en tient un cohérent avec les autre épisodes. Pour une fois.
De la rigidité
D'ailleurs ceux qui critiquent négativement ce film le font très probablement avec une grille de lecture rigide qui ne prend en considération qu'une manière de juger une œuvre, un contrat d'acceptabilité social, moral et intellectuel, au lieu de se demander ce que le film propose et s'il arrive à tenir sa promesse de départ. Sans imposer de doxa, il faudrait regarder un film pour ce qu'il est, ce qu'il tente de signifier. Car chaque film souhaite nous apporter une chose spécifique que ce soit sur le plan émotionnel ou mental. Ce film est d'abord là pour nous faire peur. Et j'ai flippé comme je l'écrivais au début de ce texte. Donc contrat rempli. CQFD. Et ce, malgré la faiblesse des acteurs, du sujet, mais grâce à un méchant bien utilisé dans un scénario lui même ingénieux. Voilà pour sa bonne note, qui pourrait surprendre.
J'ai FLI-PPE vous dis-je. D'ailleurs plus je vieillis plus je flippe. Avant je me conditionnais. Mais ça, c'était avant. Je le fais presque plus. Maintenant, bah, je flippe juste. J'ai même tellement flippé que j'arrête les films d'épouvante. Au moins pour un moment. Je veux dormir la nuit. De nouveau.
PS : Attention, il s'agit d'un film spirituellement toxique.