Sur une journée entière, du lever au (presque) coucher, un inspecteur de police va résoudre un meurtre.
On voit bien qu'ici, ce n'est pas le scénario qui prime, juste un ensemble de petites scénettes où l'on voit, et c'est assez rare à l'époque, la vie d'un policier en-dehors de son travail. Travail qui lui prend déjà tout son temps, et quand on sait qu'il doit aller en plus au concert de sa fille le soir, autant dire qu'il ne va pas s'ennuyer.
L'inspecteur en question est joué par Jack Hawkins, immense acteur anglais au physique très carré et qu'on a pu voir plus tard dans Ben-Hur ou Lawrence d'Arabie. Il apporte un flegme qui le rend assez drôle, et qui semble subir les évènements, alors qu'au fond, ce qu'il veut, c'est travailler de manière pépère. John Ford dira de cet acteur que c'était un immense plaisir à le diriger.
D'ailleurs, il est étonnant de voir que pour un film se passant en Angleterre, on reconnait assez peu Londres, Ford lui donnant un aspect Hollywoodien, avec toujours un impeccable travail sur le cadre qui rappellera fortement La prisonnière du désert, son film précédent.
Bien que le réalisateur ait fait ce film pour des raisons pécuniaires (et accessoirement pour faire la tournée des bars londonien avec son pote John Wayne), il ne l'a pas fait par-dessus la jambe et montre encore une maitrise de l'histoire, et de la mise en scène.
L'inspecteur de service reste au fond un film méconnu (et dont les américains auront dû attendre 35 ans pour voir la version intégrale et en couleurs !) mais vraiment intéressant sur un Londres presque surboosté et cet acteur impeccable qu'était Jack Hawkins.