Il était bien attendu celui-là. Et je m’attendais à reprendre une claque comme devant Inception (Une claque attendue fait toujours moins mal). Et le début ne déçoit pas. Nolan soigne le rythme et la gestion des tempos : musique/silence, montage tranchant, la narration plutôt suggestive. Il nous épargne en prime l’horodatage et les costumes futuristes.
L’histoire se voudrait originale. La nature, traumatisée par une catastrophe écologique ne veut plus de l’Homme et le rejette en détruisant ses cultures. Dans un monde qui n’a plus les moyens de s’amuser avec la science, l’espèce humaine ne se préoccupe que de l’essentiel : cultiver pour se nourrir. Mais bon, évidemment les héros (le meilleur pilote de navette spatiale reconverti comme tout le monde dans la culture du maïs, et les cerveaux de la NASA) vont peut-être sauver les terriens ou au pire l’espèce humaine. Un exil intergalactique.
Premier couac : des explications « scientifiques » succincts et incompréhensibles. Le socle de « science » fiction en prend un coup. Le scénario n’ouvre pas une brèche dans les connaissances actuelles pour développer l’imagination, mais nous lie à des postulats flous dont on ne voit ni les tenants ni les aboutissants.
Acceptons et passons. Commence le voyage explorateur de la nouvelle terre. C’est le moment où on maquille le film pour en faire un chef d’œuvre. On pare l’écran de planètes, d’étoiles et de galaxies. On y rajoute un peu de poudre d’espace-temps. ET ? Et ben rien,… Les paysages époustouflants, c’est du déjà vu, ça manque même parfois d’imagination (Une planète d’eau, une autre de glace). C’est beau, mais c’est beau, pas plus.
Et pendant ce temps-là, histoire se dilue inexorablement dans l’enchainement de clichés. Gros plan sur des visages émus aux larmes, amours naissantes, sacrifices d’amour, l’abnégation héroïque,… escortés par le patois hollywoodien ordinaire.
Soyons honnêtes. Le film se regarde sans déplaisir malgré la durée. Mais la déception vient de l’attente préalable et légitime qu’inspire Nolan. Les acteurs sont bons, sans plus, la déco est sublime, mais déjà vue, et l’histoire reposante (tout le contraire d’Inception ou Memento).