Un film qui prend aux tripes. Désespérance d'une vie terne, en ce 20e siècle européen, où tout a été fichu en l'air, et cette satanée aspiration à vivre et à aimer, en anges et bêtes que nous sommes.
Entre le sordide d'une relation sexuelle hebdomadaire, gratuite et muette, et la sublime envie de faire vivre , dans une arrière salle, du Tennessee Williams, tout autant désespéré, lui aussi, sur l'humanité.
Des images crues, mais baignées d'une lumière solaire - merveilleuse esthétique de la misère - si typique du style de Patrice Chéreau, qui sait si bien rendre belles et attachantes les situations douloureuses de la vie.
C'est cette flamboyante violence de sentiments exacerbés qu'on retrouve dans "La Reine Margot", pur chef d'oeuvre, à mon avis.