Partons du principe qu'un jeune homme très talentueux, promis à un avenir radieux, admis à Harvard et fils de bonne famille, pète les plombs. Partons du principe que ce gars décide de tout plaquer pour aller en Alaska. Partons du principe que, alors qu'il n'a jamais connu que le luxe, son existence va à présent être une vie de vagabond, parcourant les Etats-Unis avec pour seules ressources celles qu'il va obtenir par lui-même. Ne me dites pas que c'est impossible, qu'une telle histoire ne peut pas arriver: C'est une histoire vraie. Eh bien, avec tous ces éléments, on obtient Into the Wild, quatrième et, à l'heure actuelle, dernière réalisation de Sean Penn. Et on peut dire que, que ce sit en tant qu'acteur ou metteur en scène, ou même en tant que scénariste, il assure ! Dans ce film, je ne vois rien à jeter. Absolument rien.

Tout d'abord, le scénario: D'une telle force qu'il ferait cligner de l'oeil Chuck Norris. Un génial étudiant qui traverse tous les Etats-Unis pour atteindre son but, l'Alaska. Après de nombreuses péripéties et quelques obstacles, il y parvient au bout de deux années. Pourtant, là-bas, plus de cent semaines après son dégoût de la société de consommation et a décision de tout lâcher, il comprend qu'il n'a pas suivi la bonne voie. La fin, que je ne vous raconterai pas, est l'apogée de ce film, le moment le plus beau et le plus choquant, le plus envoûtant et le plus perturbant de ces 2 heures et 30 minutes qui en paraissent bien moins. Voici donc le premier point qui explique mon amour pour ce film: Le scénario.

Le second point, ce sont les acteurs. Le casting est brillant. Emile Hirsch, que je n'ai pas encore eu la chance de voir dans un autre rôle aussi important, retranscrit parfaitement la personnalité et la complexité de Christopher McCandless. La tristesse de sa famille après son départ est terriblement réaliste, et on apprend à connaître et à adorer les hippies que l'on rencontre au cours de cette aventure. Les personnages incarnés par Vince Vaughn et Hal Holbrook sont tellement criants de vérité qu'il est aisé de penser que les deux acteurs ont réellement vécu cette histoire.

Pourtant, ce ne sont ni le scénario ni le casting qui donnent à ce film tout le cachet que je lui accorde. Les deux principaux aspect que j'ai adorés dans Into the Wild sont deux choses qui sont, pour moi, prépondérantes à la réalisation d'un chef d'oeuvre: La photographie et la musique. Et quand les deux sont mêlées, c'est tout simplement incroyable. Eddie Vedder a sans doute réalisé la meilleur bande originale qu'il m'ait été donné d'entendre. Sa voix, plutôt rare, et sa guitare, jouant des notes très finement placées, sont en adéquation totale avec les paysages grandioses des Etats-Unis, du Dakota du Nord à l'Alaska, en passant par le Grand Canyon. Tout au long du film, les morceaux écrits par Vedder nous bercent au rythme du périple de Christopher McCandless, "Alexander Supertramp". Et c'est ça, ces deux éléments, qui sont les plus importants dans ce film.
Kenan
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le 4 mars 2013

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Kenan

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