Pas de quoi se faire manger !
Dans le film “Amadeus”, l’empereur Joseph II, tout agacé, faisait le reproche à Mozart que son œuvre comportait trop de notes… reproche principal qui pourrait s’appliquer ici également à « Into the woods » tant la prédominance de la vocalise performante nous casse un peu les oreilles. Cela tient au livret et à la composition de Stephen Sondheim, coutumier du fait (« West side story », « Sweeney Todd »). Un style qui convient à Broadway, mais qui passe un peu plus mal sur grand écran. Exception faite dans le cas de « Sweeney Todd » de Tim Burton, où ce dernier avait artistiquement et visuellement suffisamment à apporter pour que cette musique pompière passe en fond d’oreille. Avec « Into the woods », Rob Marshall, fort de ses interprètes, se contente d’un minimum syndical tant au niveau de la création que de la réalisation. Son adaptation est certes un produit bien fini, mais ne s’impose pas vraiment, malgré son petit côté subversif, par son originalité, pire elle fait reculer le genre par rapport à d’autres productions vues ces dernières années. Heureusement Meryl Streep et Johnny Depp (dans un très court rôle) s’amusent beaucoup et de fait nous également. Le reste se laisse voir sans déplaisir, mais ne s’inscrira pas bien évidemment dans les anales ! La véritable surprise tient au retour de Tracey Ullmann (admirable dans « Plenty » avec Meryl Streep) que l’on a guère vue (à tord) au cinéma ces vingt dernières années.