Griffith démiurge, Griffith visionnaire !
Après "Naissance d'une Nation", film à connotations racistes qui lui avait valu de nombreuses critiques, le réalisateur produit, avec un budget des plus faramineux de l'histoire du cinéma, "Intolérance". Longue fresque sur le combat entre l'intolérance et l'amour. Sous ses allures pompeuses, moralisatrices et interminables, le "super-long" de Griffith livre de superbes décors grandeurs natures, des costumes de toutes époques. Sur son plateau s'enchaînent scènes de l'empire babylonien, de la Bible, de la St. Barthélémy ainsi que du vivant du réalisateur.
Plus encore que dans "Naissance d'une nation", DWG use d'un mixage et d'effets révolutionnaires pour l'époque, tels les apparences surnaturelles des statuts des dieux babyloniens, l'enchevêtrement des récits, la superposition d'images mais, plus que tout, la parfaite organisation des évènements, tout se joue, tout a un sens, tout se conclut.
Sacré premier blockbuster dramatique de l'histoire du cinéma, à voir avec les yeux de l'époque en spectateur fasciné, auquel cas vous n'aurez aucun plaisir au visionnage.