C'est d'abord pour répondre à ceux qui critiquèrent les propos politique de Naissance d'une Nation que Griffith mis en scène Intolérance, qui finalement s'avère être une œuvre majeure et novatrice du Cinéma et de son auteur.
C'est d'abord un film très ambitieux, rappelant d'ailleurs le principe moderne du blockbuster qui nous raconte ici Le combat de l'amour à travers les siècles par le prisme de quatre histoires et époques différentes. On débute par le conflit entre Balthazar et Cyrius qui mènerons l'ancienne cité de Babylone à sa perte, puis une histoire moderne où un homme est condamné à tort pour meurtre, ensuite une suite d’événement sur la vie de Jésus et enfin le massacre de la Saint-Barthélemy.
Le montage est ingénieux, avec une narration fluide et une bonne alternance entre les histoires, dans lesquelles il parvient à introduire du suspense et de l'émotion. Il est aussi novateur et brillant pour les reconstitutions et les décors, qui sont gigantesques, faramineux et qui n'ont pas grand chose à envier à des productions modernes, on est ici bien loin des excès de numériques déformant la réalité.
Si on peut regretter qu'il tombe parfois dans un excès de sentimentalisme, ce n'est pas vraiment dérangeant, ça n'en devient pas lourd et l'émotion reste tout de même présente. Les histoires sont toutes intéressantes, avec tout de même une préférence pour le passage à Babylone. Les compositions musicales sont souvent remarquables, collant parfaitement aux images, tandis que le rythme est brillamment maîtrisé, tout comme la direction d'acteurs avec des comédiens sachant se fondre dans les rôles, la magnifique Lillian Gish en tête.
Intolérance est une nouvelle démonstration du génie de Griffith, novateur sur bien des points et sachant créer une atmosphère, des personnages forts ou encore de l'émotion, faisant de son cinéma un art intemporel, qu'on ne cessera pas d'admirer.