Tout est mal qui finit mal (ou presque)
"Une année, un film" : Intolérance, D.W. Griffith, 1916.
Le titre de ce film parle de lui-même. Il explore quatre évènements qui ont été au coeur de faits d'intolérance : la chute de Babylone provoquée par la trahison des adeptes de Baal, la trahison des pharisiens qui mène à la dénonciation et à la crucifixion de Jésus Christ, le massacre de la Saint-Barthélémy et des Huguenots commandité par Catherine de Médicis, et l'intolérance face à l'immoralité et à la grève au début du XXe siècle. Le thème est très classique, et n'a rien de révolutionnaire.
Personnellement, j'ai du m'accrocher pour bien suivre et tenter d'entrer dans le film, ce que je n'ai jamais réellement réussi à faire. Ce n'est pas qu'il est mauvais, très loin de là, les moyens mis en oeuvre sont colossaux, c'est l'une des premières grosses superproductions de l'histoire (1 750 000 dollars et 60 000 figurants, techniciens, ouvriers et acteurs quand même, ce n'est pas rien), et on le voit. Les décors sont magnifiques, la réalisation est moderne, et la bande son magnifique, avec une mention spéciale pour le thème principal qui est très puissant.
Ce qui m'a freiné, c'est la longue mise en place des histoires, certes nécessaire pour se repérer et comprendre, mais je me suis perdu dans la succession des époques et tous les personnages mis en cause. J'ai fini par recoller les morceaux peu à peu (puis je suis un petit fou j'ai regardé avec les textes en VO, ça ne m'a pas aidé non plus), mais j'avais sans cesse ce petit goût amer qui restait. Néanmoins, comme je l'espérais, on débouche sur un final puissant mené tambour battant, avec le petit message philosophique classique et attendu, mais qui tombe bien quand l'Europe est alors plongée en pleine Première Guerre Mondiale. Peut-être devrai-je revoir ce film, et je n'en garderai pour le moment pas un souvenir impérissable, mais je suis content d'avoir pu le voir.