They Live repose sur un concept plutôt original et s’avère être un film de science-fiction mâtiné d'action bien plus subtil qu'il ne peut laisser paraître.
C'est donc l'histoire d'un chômeur qui avec l'aide de lunettes spéciales va découvrir que les extraterrestres sont parmi nous et veulent prendre le contrôle de la Terre. Au vu du pitch, on pouvait craindre un nanar, mais en réalité il n'en est pas du tout. Big John profite du contexte de la science-fiction, un genre qui donne beaucoup de liberté de ton et d'idées, pour aborder un thème qui lui est très chère, celui de la lutte des classe. Les plus riches sont vus ici comme une puissance extraterrestre réduisant les plus pauvres au silence et à la servitude. C'est clairement une critique de l’Amérique consumériste des années 80, celle du "Reaganisme". Le film délivre un message en sous-texte cinglant et d'une très grande lucidité, mais pas totalement bien exploité/traité.
Invasion Los Angeles est parasité par trop d'action, de fusillades qui n'en finissent jamais et d'une scène de baston à deux dans une petite ruelle interminable (presque 10 minutes). On a compris qu'il voulait mettre en scène la bagarre la plus longue de l'histoire du cinéma, mais pourquoi cette lubie ? Et puis surtout, quelle mauvaise idée de confier le premier rôle à un catcheur professionnel totalement inexpérimenté dans le domaine du cinéma. Je n'ai rien contre Roddy Piper, mais son interprétation du looser lambda est risible. Ce n'est pas un acteur crédible et on n'y croit pas une seule seconde dans son interprétation ou plutôt son absence d'interprétation.
Ni chef d'œuvre, ni nanar, They Live est au final un Carpenter assez mineur. Big John a fait beaucoup mieux par le passé et fera beaucoup mieux pas la suite, mais malgré ses défauts le film est plutôt divertissant.