Voici le deuxième épisode de la série Ip Man. Aux manettes, c’est toujours Wilson Yip.
A la fin du premier opus, on avait laissé le maître Ip vainqueur des Japonais mais blessé et en exil. Le voici donc réfugié à Hong Kong, colonie britannique tranquille où la pauvreté et les injustices font rage. Ip va faire ce qu’il sait faire, enseigner le Wing Chun d’une part, mettre en scène la Chine triomphante d’autre part.
C’est tout d’abord un vrai plaisir de retrouver Donnie Yen dans la peau du maître de Kung Fu, toujours aussi zen, toujours aussi bon quand il s’agit de tataner le méchant. Cette fois, on perçoit un peu moins le tournage en studio et c’est fort appréciable. C’est dû principalement à une lumière plus naturelle. L’intrigue n’est pas très différente du premier épisode et on devine vite où on nous amène. Pas grave, on y va quand même avec plaisir. Les temps forts du film sont surtout les scènes de combats dont certaines sont à couper le souffle par leur chorégraphie millimétrée tout en classe et en finesse, en particulier la scène de la table. Sur le ring, c’est paradoxalement moins percutant et on pense immanquablement à une redite de Rocky 4, une version en miroir d’une certaine manière. La prise à partie du spectateur, aussi grossière soit-elle, fonctionne bien et le comportement du boxeur britannique hérisse le poil comme il faut. Bien sûr, on ne sera pas dupe de la manœuvre et il s’agit une fois encore de flatter le nationalisme chinois. Le colon britannique y est le diable incarné et Hong Kong, pour qui en douterait, c’est la Chine. La propagande continue donc d’aller bon train. Reste que le spectacle est encore une fois réjouissant et qu’on passe véritablement un bon moment. Et chacun placera le curseur de la « propagande acceptable » où bon lui semble et appréciera ou non le spectacle proposé.