Cette critique spoil le film.
Même après avoir grandement apprécié le deuxième opus, je sentais la suite de trop, surtout du point de vue des "antagonistes" et j'avoue que les 15-20 premières minutes du film, je pensais avoir vu juste. Sauf qu'au bout d'un moment, je comprends que le film à une autre intention, qu'il veut mettre au premier plan quelque chose de beaucoup plus touchant. Il y a des combats bien sûr, mais ils ne sont là que pour le spectacle, excepté le dernier qui a une vrai raison. Donc je comprends totalement les critiques concernant cet aspect du film qui a certainement déçu pas mal de monde. Et le coup de Mike Tyson, c'est vraiment nul c'est clair, je suis quasi certain que le script de base ne devais même pas contenir son personnage, le mettre sur l'affiche c'est carrément honteux.
Cela n’empêche pas les combats d’être toujours très bien chorégraphiés et mis en scène. Même si on ressent que le film essaye de faire dans le ''plus grand que les précédents'', on n'est pas dans une suite fait avec les pieds. Le combat du chantier navale fait dans la surenchère certes, mais reste très divertissant. Celui de l’ascendeur est très efficace avec notamment un jolie plan de haut parcourant un escalier. Le combat final apporte également de la nouveauté avec du Wing chun contre Wing chun. Le combat contre Mike Tyson est plutôt correct même si Tyson ne joue vraiment pas bien. D'un point de vue global, le montage est toujours lisible et ne vient pas gâcher les chorégraphies.
Donc niveau combat, on est servis et ils sont tous plus ou moins divertissants. Le problème, ce sont les raisons qui mènent à ces combats. La plupart sont amenés sans subtilité vu qu'ils font partis d'une intrigue qui s’avère totalement secondaire.
Et on en vient à ce que je disais plus haut.
Contrairement aux films précédent, l'histoire principale d'Ip Man 3 ne tourne pas autour d'un ennemie à battre pour sauver la nation ou pour sauver l'honneur du Wing chun. Cette fois c'est sa relation familiale qui est jeu. Et le film se sert des éléments déjà établies dans les deux premiers pour renforcé cette histoire. On sait que Ip man est toujours très occupé par son métier et sa passion au point de parfois délaisser son rôle de père et de mari. C'est encore le cas dans ce film, même si c'est pour une bonne raison, en l’occurrence protéger une école de bandits. Et il est là le gros point fort du film qui pour moi, rattrape la faiblesse de l'intrigue ''combats''. Les meilleurs scènes du films sont celles qui se déroules avec sa famille et notamment sa femme. Depuis le début, je trouve que Donnie Yen et Lynn Hung ont une très bonne alchimie. Leur couple ne fait pas dans le cliché des romances à l'eau de rose, il est beaucoup plus terre à terre. Leur façon de se regarder, de se parler, de s'engueuler. Tu y crois, tu sens qu'ils ont du vécu. Et au moment où Cheung annonce à son mari qu'elle est atteinte d'un cancer, le film change de trajectoire. Car oui, le plus grand combat du film, c'est Cheung contre sa maladie, et le rôle d'Ip Man sera de la soutenir, comme elle l'a toujours fais avec lui.
Mais si le talent des deux acteurs est en grande partie ce qui fait la force de ce couple à l'écran, il ne faudrait pas oublier le travail de réalisation de Wilson Yip. Il y a de nombreux plan serré où les deux sont à la même hauteur pour montrer qu'ils se respectent et s'aiment au même niveau. Simple mais efficace. Il y en un qui les enferment en bas à droite du cadre alors qu'ils sont entourés de noir quand ils sont à l’hôpital et que le cancer de sa femme avance. Un autre que j'aime beaucoup est celui qui est juste avant que le combat final ne débute. Un plan coupé en deux avec à gauche le visage de Cheung en plan rapproché et à droite, Ip Man et son adversaire, dos à elle, à travers l'encadrement du décors qui montre bien que ce combat, aussi spectaculaire qu'il soit, n'est que secondaire et que sa femme est plus importante. Il montre aussi le fait que Cheung est là pour l’épauler, presque littéralement, pour le dernier combat qu'elle verra de lui.
Pour moi la meilleure scène du film est celle où Cheung et Ip Man sont assis dans la salle d’entraînement. C'est également cette scène qui justifie le combat final. La conversation est extrêmement touchante, la lumière est magnifique, la musique qui arrive seulement quand la conversation se termine est très belle. J’étais déjà bien ému depuis 15 bonnes minutes mais là j'avoue que j'avais les larmes aux yeux, ce qui est assez rare pour être souligné. Et cette scène amène plus tard à mon plan préféré du film et peut être même de la saga entière. C'est l'avant dernier plan du film; Ip Man regarde la photo de sa femme dans sa montre et boit son thé, seul, dans la salle d’entraînement, à l'endroit même de leur dernière discussion. La musique est douce, comme la lumière qui parcourt la salle.
En conclusion, est-ce que le film est moins bon que ses précédents ? Oui mais seulement d'un point de vue scénaristique. La mise en scène est toujours présente, les chorégraphies sont vraiment bien, la photographie est soignée, les lumières sont magnifique et la très belle musique accompagne aussi bien les scènes de combat que les scènes de relation familiale.
Est-ce que ça en fait une suite de trop ? Loin de là. Si l'histoire du promoteur américain est juste là pour justifier la baston et n'apporte rien, mise à part nous remontrer qu'Ip Man est un bon samaritain, l'histoire d'Ip Man et de sa femme est importante et s'inscrit parfaitement dans la continuité des deux premier opus.
Dès trois premier film, c'est clairement celui qui m'a le plus touché émotionnellement.
D’ailleurs plus j'y pense et plus la saga Ip Man me fait penser à la saga Rocky; d'excellent films qui, sous fond de combats spectaculaires, parlent de sujet beaucoup plus profond, avec des personnages auxquels on s'attache très vite.
Je n'ai pas encore vu le quatrième film donc je ne dirais pas encore si celui là sera la suite de trop mais je pense que si le 3 avait été le dernier, il aurait en tout cas très bien conclu cette saga.
SmartiiZ
P-s : Cette critique contient très certainement des fautes d’orthographe. Je m'en excuse.