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Comme l'année dernière avec Hérédité, Ari Aster fait de nouveau parler de lui avec Midsommar, qui fait déjà parti des films les plus importants de cette année, et confirme son talent pour le genre horrifique.


Je vais commencer par parler du visuel car c'est clairement le gros point fort du film. C'est absolument magnifique ! La moitié des plans te collent à la rétine et y restent pendant un bon bout de temps et la direction artistique du film y est pour beaucoup.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir déjà vu un film d'horreur aussi lumineux et "positif" dans ses visuels. Positif dans le sens où on passe la quasi- totalité du film de jour, dans une grande clairière avec de l'herbe bien verte, de jolie cabanes en bois et de beau bouquets de fleurs bien garnis. Non seulement c'est beau a regarder, grâce à la superbe photographie de Pawel Pogorzelski qui était aussi là pour Hérédité, mais en plus cela donne encore de plus contraste aux scènes gores. Certains effets visuels utiliser pour les scènes de trip notamment sont aussi très bien travaillés et permettent de bien visualiser les moments d'extase ou de mal-être. D'ailleurs les effets pour l'herbe et les arbres m'ont beaucoup fait penser à la scène de badtrip dans Horns d'Alexandre Aja.
Et bien entendu, c'est surtout la réalisation d'Aster qui est à noter. Déjà, le gars arrive à trimbaler sa caméra absolument partout et accompagne les personnages comme si le spectateur était aussi du voyage, tout en étant super fluide. Mais comme il ne fait jamais de mouvement brusque, le spectateur se retrouve pris au piège et est forcé de voir l'action avec la plus grande clarté possible sans pouvoir partir. Comme si Aster était un membre du village qui nous disait que "...ce qu'il ce passe ici est tout à fait normal, qu’effectivement c'est un peu spéciale mais que c'est juste la tradition tu comprends...", exactement comme le fait un villageois avec les membres du groupe.
Il y a aussi de magnifique plans zénitaux qui suivent les personnage se promenant dans une grande clairière ou dans une forêt, mais celui que l'on retient est celui de la voiture qui est d'une précision chirurgicale et qui me fais penser à un changement de réalité/dimension ou d'une ligne qui marque le point de non-retour pour les personnages. Mais la scène du film pour moi, c'est la présentation de la famille de Dani. Un véritable coup de masse, dès les premières minutes, qui est à l'opposé de ce qui va suivre dans le reste du film. La façon dont la camera se balade dans la maison comme si elle suivait un tracé, avec le spectateur qui se rend compte au fur et à mesure qu'il ne veut pas voir la fin du parcours, pile au moment où le parcours se termine, c'est du grand art.


Là arrive le point négatif du film. Je tiens quand même à dire que c'est loin d'être catastrophique, très loin même mais il faut bien avouer que d'un point de vue scénario et écriture des personnages, j'ai clairement vu mieux ailleurs. Le scénario encore, ça va, son problème c'est qu'il est un poil basique et que, excepté pour la fin, il ne prend pas de risques. Ce qui coince, c'est surtout les personnages. A l'exception de Dani, la seule fille du groupe, qui a le droit a un personnage très bien développer, le reste du groupe tape vraiment dans les clichés. Je vais devoir spoiler un peu donc, faites gaffe.


Déjà, le mec de Dani qui, en dehors d'être un méga con pour snober Dani en permanence, tombe dans le piège classique de la meuf qui le drague de manière super louche pour de mauvaise intention. Mais monsieur ne se rend compte de rien, bien entendu (Cheh). Il y a aussi Josh qui vient pour écrire sa petite thèse et qui, quand ont lui dit de ne SURTOUT pas faire quelque chose, le fait quand même. Et Mark, incarné par Will Poulter, le petit malin irrespectueux de la bande, qui fait des blagues de cul et qui cherche seulement à tirer son coup avec "une petite suédoise". Même si je dois bien lui accorder quelque chose; il ne pouvais absolument pas savoir qu'en urinant sur cette souche d'arbre mort, il pissait sur tout l’arbre généalogique d'un des membres de la secte. C’était impossible à deviner effectivement. En plus cela permet d'avoir une des rares scène drôle du film ou le membre en question fixe Mark super méchamment pendant le repas, ce qui le met super mal à l'aise.


Mais cela n’empêche pas les acteurs de faire de l'excellent travail, en particulier Florence Pugh qui est impressionnante de justesse. Elle est à fleur de peau tout le long du film, les larmes au yeux, se retenant d'imploser. Elle incarne la tristesse et la peine à merveille, pour finir par... quelque chose que je ne ne peux dire ici mais qui démontre tout le talent de cette jeune femme. Elle porte le film sur ses épaules et prouve qu'elle fait clairement partie des nouvelles actrices dont le nom est à retenir. J'espère de tout mon cœur que son rôle dans Black Widow lui apporteras une renommer mondiale. Aussi, j'aimerais dire un mot sur Will Poulter que j'aime beaucoup mais qui commence doucement à cumuler les rôles de connard. Même si c'est vrai qu'il est très bon de ce domaine, j'aimerais bien le voir jouer des good guy un peu plus souvent. Le reste du cast fait le café, que ce soit les autres membres du groupe ou même les villageois qui sont figurants pour la plupart.


Dans tout les propos entendu pour décrire le film, celui qui revenue le plus de fois était l'ambiance glauque. Cette ambiance glauque, je l'ai vu à travers les réactions des personnages mais je ne l'ai malheureusement pas ressentie. Je ne compte pas cela parmi les défauts du film parce que tous les éléments pour ressentir ce malaise sont là mais pour une raison que j'ignore, je n'ai pas réussi à les capturer.


Je me sens obligé de parler d'Hérédité tant le parallèle opposant les deux films se fait assez facilement dans ma tête.
Hérédité était beaucoup plus proche du film d'horreur classique dans ses thèmes; il se passe globalement de nuit, parle de possessions avec des esprits/démons, dans une maison pas très bien éclairée. Mais il brillait par l'écriture de ses personnages complètement brisés et Aster s'amusait même à prendre à revers le cliché de l'enfant qui fait flipper comme antagoniste.
A l'inverse, Midsommar se distingue par son visuel extrêmement clair et ses thématiques florale et solaire, ce qui n'est sûrement pas inédit dans le cinéma d'épouvante mais qui reste relativement rare. Sauf que, contrairement à son précédent film, Aster nous propose des personnages à la limite du cliché pour la plupart, que ce soit du point de vue de leurs personnalités ou dans leurs actions.
Au final, les deux films se rejoignent par la superbe mise en scène d'Aster.


La musique de Bobby Krlic est également à noter, elle enrobe parfaitement le film avec des morceaux très atmosphériques et oniriques. Je vous conseille grandement d'aller écouter la B.O.


Malgré ses points négatifs, je dois bien dire que je trouve Midsommar excellent. C'est une expérience visuelle et sensorielle qui marque et que l'on oublie pas de sitôt. Le long métrage est en totale logique dans la continuité filmographique d'Aster. Son style extrêmement accrocheur me rend déjà impatient de découvrir ses futurs projets. Ari Aster a clairement le potentiel pour inscrire son nom en grosse lettres dans le cinéma d'Horreur.


SmartiiZ.


P.-S. : Je vous pris de bien vouloir m'excuser si il y a des fautes d’orthographe qui m'auraient échappé.
Ce qui est fort possible.

Créée

le 14 déc. 2019

Critique lue 377 fois

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Antouanne

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