Cela ne fait plus aucun doute : les blockbusters vont déserter les salles de cinéma cet été. Sommes-nous condamnés à ne pas pouvoir en prendre plein les yeux pour autant ? Peut-être pas. Contrairement à ses prédécesseurs, Ip Man 4, le nouvel épisode de la célèbre saga avec Donnie Yen, est sorti en salles chez nous. C’est parti pour une démonstration d’arts martiaux en bonne et due forme !
Il y a douze ans, nous découvrions à l’écran les aventures d’Ip Man, grand maître des arts martiaux chinois qui fut enseigna notamment ces derniers à Bruce Lee. Un homme qui nous était présenté comme humble, sage, et totalement dévoué à son art, parfois même trop. D’abord confronté à l’invasion japonaise, faisant de sa maîtrise de la boxe Wing Chun un exutoire et un moyen de défense face à l’adversité, Ip Man nous était présenté dans un premier métrage qui aurait pu se suffire à lui-même. Mais il revint dans des suites aux intérêts et aux réceptions variées auprès des spectateurs. Aujourd’hui, il revient pour un dernier combat.
Cette fois, c’est le dernier. Que va pouvoir offrir ce quatrième et dernier épisode ? Conclusion, héritage, dernier baroud d’honneur… Les possibilités sont multiples. Pour Ip Man, l’heure est à la sagesse et à l’apaisement. Cependant, comme cela a toujours été le cas avec lui, ce calme et cette douceur apparents cachent une force tranquille et invincible. Le maître des arts martiaux fait taire les injustices à coups de pieds et de poings qui fusent à toute vitesse, créant chez le spectateur une sorte de sentiment de jouissance face au triomphe de la sagesse sur l’idiotie.
Ip Man incarne, quelque part, cette lutte face à l’adversité et aux forces négatives, cette capacité à surpasser les épreuves. Mais comment cela se matérialise-t-il dans ce quatrième épisode ? D’une assez drôle de manière. Ip Man 4 suit un scénario très classique, qui se contente de grande lignes, sans faire dans le détail. L’écriture et la finesse ne sont pas le fort de ce quatrième opus qui multiplie les stéréotypes pour proposer une galerie de personnages aussi clichés qu’identifiables. Une situation à débloquer ? Lançons un combat. Il est certain que l’on n’attend plus vraiment d’un Ip Man de briller par son écriture, mais on sent, pourtant, ici, une volonté de traiter certaines thématiques comme le racisme aux Etats-Unis, par exemple, et le traitement au côté souvent enfantin de ces sujets le rendent souvent maladroit, voire ridicule.
Cependant, Ip Man 4 arrive quelque peu à compenser ces faiblesses par une générosité et une honnêteté manifestes et, surtout, une gestion des scènes d’action toujours aussi maîtrisée. Les chorégraphies sont impressionnantes, les bruitages forts rendent les coups percutants, et le spectateur apprécie tout de même un spectacle divertissant et jouissif. On est finalement un peu indécis face à cet Ip Man 4, loin de la qualité du premier, avec tous ces clichés, cette manière de déclencher des combats à tout va, et cette intrigue assez légère. D’un autre côté, on a envie de retenir cette générosité presque enfantine, et cette dose d’action qui agit comme un exutoire auprès du spectateur.
Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art