A peine une décennie s’est écoulée entre le grand morceau de bravoure en forme de revival du cinéma d’arts-martiaux hongkongais qu’était le second volet de ce qui est devenu une saga, narrant la légende du « sifu » Yip Kai-Man, alias Yip Man, devenu Ip Man en occident. D’un cinéma hongkongais qui, à quelques exceptions près, les derniers polars de Johnnie To et les tentatives, même parfois totalement ratées, mais avec toujours ce souci d’inventivité d’un Tsui Hark, tendait à devenir de plus en plus moribond, le sympathique réalisateur Wilson Yip, soutenu par les chorégraphies de Sammo Hung, était parvenu à redonner une sorte d’énergie créative à ce genre spécifique de la cinématographie de l’ex-colonie.
En voulant taper dans l’épate et se faire briller aux yeux de l’occident, en invitant Mike Tyson à venir se friter avec Donnie « la classe », Yip avait déjà sérieusement commencer à dérailler, et à oublier tout ce qui avait fait l’essence, et le secret de la réussite des deux premiers volets de sa saga, c'est-à-dire une bonne dose d’action aux combats millimétrés, mêlés à une intrigue découlant d’un script intelligent et bien écrit.
Avec ce 4ème volet, l’équipe remet le couvert, en pire. Le scénario a totalement disparu pour laisser place à une succession d’invraisemblances, ainsi qu’une véritable compilation des pires clichés du cinéma hongkongais : un racisme « anti-gweilo » absolument pompeux qui finit même par prendre une dimension douteuse, un script qui additionne les incohérences, des combats pas trop mal chorégraphiés, mais bien trop rares, par un Yuen Woo-Ping qu’on a connu beaucoup plus en forme, et une morale confondante de crétinerie.