Je ne m'attendais décidément pas à retrouver la sulfureuse Marianne Faithfull en "grand-mère courage" dans un film...
Une célèbre chanteuse tombée ado à 17 ans dans la "potion magique yé-yé" et qui, dans les "sixties" fréquentait assidûment les non moins sulfureux Rolling Stones : elle fut même un temps la compagne de Mick Jagger. Celle de Brian Jones (Anita Pallenberg) l'initia à cette époque au cannabis, ce qui fit beaucoup de tort à Marianne qui finit paren être dépendante... Comme le dit un ami du groupe musical, les Rolling Stones constituaient en permanence un outrage aux bonnes moeurs !
Sa carrière pourtant prometteuse et son talent s'en ressentirent...
Une époque folle où les jeunes ne s'imaginaient guère vivre au-délà de 25 ans et au cours de laquelle on brûlait la vie par les deux bouts sans trop se préoccuper des lendemains qui déchantent...
Pour en revenir au film, je vous avoue que si j'avais lu le script de ce récit dans un des programmes télé, je n'aurais pas regardé cette aventure...
Mais l'ayant enregistré, j'ai ressorti cet enregistrement sans grande conviction... D'ailleurs au début ça se traîne un peu et je n'ai pas eu ce coup de coeur qui vous accroche immédiatement à l'intrigue...
Puis il se crée une espèce d'ambiance qui fait que cette grand-mère finit par semer autour d'elle un climat qui devient intéressant, non scabreuxcomme on pouvait le craindre, et crée une empathie certaine pour le destin qu'elle s'est fixé, "quoiqu'il lui en coûte" ...
Une atmosphère entourée d'un brin de de mystère, dans laquelle Marianne met tout son coeur et son talent, et crée un personnage attachant, crédible, à l'opposé de la jeune ado délurée qu'elle fut jadis.
Le casting est inconnu, mais pourtant très riche et on se demande comment cette histoire va finir...
Autre surprise, le réalisateur, Sam Gabarski, 74 ansen 2022 est venu sur le tard au cinéma.
Ce belge, allemand de naissance, officiait auparavant dans la pub et a fait son premier long métrage à 55 ans. Irina est la seconde de ses cinq réalisations et une réussite.
Il fallait oser franchir le pas, il l'a fait en sachant s'entourer...
Le scénario à trois mains n'est pour autant pas dénué de personnalité et on se laisse séduire par cette mamie peu conventionnelle.
La musique elle aussi contribue à donner une atmosphère particulière qui ne sombre ni dans les violons du pathos, ni dans le déluge de basses : Ghinzu réalise là une bande musicale qui met en valeur cette oeuvre.
Dommage, ce film n'a pas attiré les foules autant qu'il le méritait : 193 346 spectateurs en salles...
Ca méritait beaucoup mieux...
On espère que la maladie professionnelle que Marianne a attrapée durant ce film n'est plus qu'un vilain souvenir.?.. Malheureusement, la jolie chanteuse de mes jeunes années a du mal à se remettre d'une autre : le covid...
Arte le 07.03.2022