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Le soir dans son lit Iris lit La femme gelée d'Annie Ernaux tandis que son mari Stéphane pianote sur son ordinateur, incapable de se sortir la tête, et le reste, de son boulot.

Autant dire que même si le couple parent de deux ados sages comme des images, s'aime tendrement, niveau sexe, la communication a atteint le degré zéro de l'érotisme. Suite à une séance chez l'ostéopathe qui la met en émoi, Iris (re)découvre que son corps lui fait ressentir de fortes sensations et en suivant les conseils d'une parent d'élèves qu'elle ne connaît pas, elle s'inscrit sur une application de rencontres. Notons entre autres aberrations qui jalonnent ce film qu'il est tout à fait naturel de parler de sa (non) vie sexuelle avec une parfaite inconnue. Les like commencent rapidement à affluer, puis à tomber en rafale dès lors qu'Iris ajoute une photo sur son profil et finalement, les hommes pleuvent comme à Gravelotte. Iris accepte un premier rendez-vous où le pauvre Alphonse/Julien sera le seul à n'avoir droit à rien de plus qu'une rencontre écourtée dans un café, puis un second, puis un troisième, et un autre... etc. jusqu'à épuisement... du spectateur. Le laid, le beau, le gros, le mince, le jeune, le noir... défileront à l'écran.

Après Antoinette dans les Cévennes qui avait joyeusement éclairé une période post confinement(s) sans cinéma et sans Cévennes, c'est presque guillerette que je me suis rendue pour voir ce film qui réunit à nouveau une réalisatrice et son actrice avec pour seul objectif de passer un bon moment. Même si la bande-annonce ne m'inspirait guère, je faisais confiance au duo de dames. Mais là, et pourtant je considère Laure Calamy comme une excellente actrice qui m'a souvent surprise, émue et fait rire, je n'en pouvais plus de la voir sourire. Je n'ai pas vu un personnage mais constamment l'actrice dans un numéro d'auto-satisfaction et d'admiration sans borne de la part de sa réalisatrice.

J'aurais aimé me réjouir pour elle et avec elle que toutes ces relations extra-conjugales l'amènent sans exception à l'extase mais je me suis souvent demandé ce que ce film essayait de nous faire comprendre. Qu'un couple retrouve son énergie érotique en allant voir ailleurs ? Peut-être. Que le polyamour va devenir le nouveau stéréotype ? Pourquoi pas ? Mais j'ai été assez estomaquée de constater à quel point toutes les relations se passaient admirablement, à quel point tous les hommes étaient conciliants et très gratifiants au lit. En fait, et sans doute n'ai-je pas suffisamment confiance en l'être humain, j'étais surtout inquiète de voir une femme seule se rendre au domicile d'un parfait inconnu. Bien sûr, nous sommes dans une comédie et aucun psychopathe ne rôde aux alentours d'Iris mais j'ai franchement trouvé cela étrange.

La répétition du protocole mis en place est rapidement lassant et répétitif. Pour combler le vide, un intermède comédie musicale fait pleuvoir des hommes sur It's raining men de l'épicée Geri Halliwell, et ce moment est presque gênant.

Poussive et sans intérêt la comédie laisse néanmoins admirer Vincent Elbaz qui hélas est très en retrait et se tire admirablement d'un rôle bâclé à l'écriture. Dommage il est beau et bon cet acteur. Une scène où une des filles imite ses profs est assez réjouissante même si le moment est parachuté là pour permettre à la petite de faire son sketche et évoquer le consentement. Et puis Laurent Poitrenaux dans un moment une fois encore irrésistible joue l'amant d'un soir le plus hilarant qui soit.

Sinon, rien.

LaRouteDuCinema
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le 6 janv. 2024

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