Avec ses allures de récit icarien, la mise en scène de la vie des Von Erich, une famille de catcheurs des fraîches années 1980, est saisissante de tragique, tout en offrant au spectateur la chaleur d'un amour fraternel qui transperce au-delà des frontières métaphysiques. On se laisse volontiers saisir par la caméra de Sean Durkin, qui oscille entre l'éclat des prouesses physiques et l'intimité de regards meurtris par le sport, les disparitions et les espoirs du père. Dans ce cadre restreint où la masculinité est faite autel, les esprits et les corps s'étreignent autant qu'ils ne s'éteignent et les astres deviennent éclipses. Zac Efron et Jeremy Allen White mènent un casting irréprochable qui donne vie à une histoire par-delà les frontières du Vrai. Qu'importe la chorégraphie du ring en fin de compte, c'est dans l'Amour du frère que les Von Erich trouvent leur vérité la plus sincère.