Iron Man, le retour. Celui qui avait lancé les hostilités il y a deux ans revient en force pour reprendre du service et poursuivre la saga Marvel, succédant à L’Incroyable Hulk. On y retrouve ce cher Tony Stark, toujours aussi excentrique mais, surtout, depuis le précédent film, connu pour être Iron Man. Le premier film explorait la notion d’héroïsme, cette fois, Jon Favreau reprend les rênes et explore diverses pistes. Peut-être trop.
Iron Man 2 vient opposer deux personnages très différents. D’un côté, Tony Stark, l’extravagant, le richissime génie qui attire les foules et se moque des institutions, et de l’autre Ivan Vanko ou « Whiplash », un russe solitaire, dépossédé et à fleur de peau, victime d’un sentiment d’injustice qu’il ne peut guérir que grâce à sa colère et sa soif de vengeance. Cette opposition est représentative d’un contraste manifeste entre deux puissances longtemps en situation de conflit. Tony Stark incarne la puissance américaine, exubérante et toujours en quête de plus, tandis que Vanko incarne une Russie exsangue, fatiguée, qui cherche à se reconstruire et à retrouver sa grandeur.
L’opposition entre les deux puissances, bien que très classique, demeure intéressante, mais elle est mêlée avec d’autres thématiques qui se manifestent autour du film, comme la prise de pouvoir progressive de la machine sur l’homme. La batterie du cœur artificiel de Stark empoisonne son sang, les armées deviennent robotisées, Vanko parvient à pirater l’armure de Rhodes… Le super-héros en état de grâce trouve ici ses limites en devant faire face à un ennemi intérieur qui le menace toujours plus, et doit faire face à des ennemis extérieurs qui convoitent ses inventions.
Le pitch d’Iron Man 2 est plaisant, et il développe des idées intéressantes, mais son grand défaut, c’est de vouloir en développer trop. En voulant développer le personnage de Tony Stark, en continuant à lever le voile sur l’ « Avengers Initiative » , en introduisant le personnage de Natasha Romanoff, en développant le personnage de Rhodes, mais aussi celui de Pepper, tout en construisant l’antagonisme avec Ivan Vanko et Justin Hammer, le film explore de nombreuses pistes et on sent qu’il veut construire un tableau riche en personnages et en événements, mais c’est ce qui l’empêche de le faire efficacement. Iron Man 2 ne parvient pas à suffisamment exploiter le potentiel de Vanko en tant que méchant et à vraiment lui donner du fond, et c’est le cas à propos de la plupart des cas cités précédemment.
Il s’avère être, finalement, le dommage collatéral de la volonté de continuité avec Iron Man, et l’arrivée prochaine d’Avengers. Car Iron Man 2 est un bon divertissement qui arrive à prendre la suite du précédent. Toutefois, sa place de film charnière dans la saga et le succès du film précédent le pousse à accélérer les choses, et cherche à trop en faire, négligeant des éléments qui méritaient qu’on leur donne davantage de crédit, le personnage d’Ivan Vanko en premier. A la fin, on est donc content, mais on est un peu déçu de l’aspect « fourre-tout » que peut prendre cet Iron Man 2.