Au vu de la pauvre moyenne du film sur le site, Iron Man 2 ressemble à ce qu'il se fait de moins bien au sein du Marvel Cinematographic Universe. Vous ne vous étonnerez donc qu'à moitié de lire aujourd'hui que j'ai bien apprécié, à l'identique de sa découverte en salle en 2010.
Oui, Iron Man 2, suite en prise directe, via le rappel de la révélation de Tony Stark au monde, promettait de décliner, à l'origine, Le Diable en Bouteille, l'un des arcs majeurs concernant Tony Stark.
Oui, hormis la baston finale, on aurait aimé de l'action un peu plus développée, et surtout, voir beaucoup plus le charismatique Whiplash à l'écran. Mais c'était déjà une caractéristique du premier opus, qui avait contribué à son succès.
Et oui, il y a cette scène de fête problématique qui écorne un peu le personnage, qui avoue pisser dans son armure en pleine cuite. Mais après tout, ne s'agit-il pas de mettre en scène un connard mégalo en proie à la résurgence de ses démons intérieurs, et qui se met bien minable quand il a trop bu ?
Et oui, il y a ceux qui viendront regretter hypocritement que Don Cheadle remplace Terrence Howard, à qui Marvel aurait montré la porte à cause d'émoluments souhaités devenus soudain bien gourmands... A moins que Marvel n'ait voulu réviser à la baisse le contrat initial dealé avec l'acteur sur trois films ?
Il serait hypocrite de ne pas reconnaître que Iron Man 2 se situe un cran en dessous de son aîné. Car l'effet de surprise n'est plus là, c'est immanquable. Car la structure du film est reprise à l'identique, avec son union de méchants et la menace technologique dessinée afin de renverser l'empire Stark.
Mais curieusement, Iron Man 2 exerce, sur moi en tous cas, un effet euphorisant des plus certains.
Avec la collection d'armures qui s'agrandit et, plus particulièrement, le design d'une Mark V braconnant du côté du rouge et de l'argent du meilleur goût, dans un design atypique et léché.
Avec son méchant bien sous-estimé, Whiplash, puissant du charisme d'un Mickey Rourke retrouvé. Envisagé comme un alter ego de l'Est de Tony Stark, comme en témoigne sa première apparition, reproduisant les images de Robert Downey Jr en train de forger son armure avec les moyens du bord. Son apparition au grand prix de Monaco historique a tout de la jubilation, bien que trop courte à mon goût, dans une image signature invoquant sa puissance de destruction.
Avec, pour contrebalancer cette menace, son sbire volontiers bouffon dans sa composition, Justin Hammer, auquel Sam Rockwell se donne sans se ménager, dans un enthousiasme de chaque instant, rehaussant chaque touche d'humour dès qu'il apparaît à l'écran.
Oui, il y a aussi la belle Scarlett, Nick Fury, et la propulsion sur le devant de la scène de l'imposant War Machine. Mais il y a surtout Tony. Un Robert Downey Jr toujours aussi charmeur et énervant à la fois. Immature et inconstant, menacé aujourd'hui sur tous les fronts, entre OPA hostile du gouvernement sur sa technologie, conflits avec ses proches, ennemis mettant à mal son image et symbolisant une course à l'armement dramatique, et ses envies d'autodestruction.
Mais il y a aussi, dans Iron Man 2, comme une faille, une fragilité explorée : celle de l'absence paternelle, du silence de ses sentiments. Tony est confronté à l'image écrasante de son illustre père, Howard. Et, dans ce dialogue par toile interposée, à vingt ans d'écart, il y a à la fois le fossé éprouvé, puis une compréhension. Et une forme de réconciliation.
Cela apparaîtra sans doute bien peu aux yeux de certains, tout comme ma mansuétude à l'égard de la maladresse, parfois, dans la conduite des nombreux enjeux de l'intrigue. Mais Iron Man 2 conserve malgré tout le charme de l'original, auquel Robert Downey Jr n'est bien sûr pas étranger, et son goût pour l'évolution de ses personnages attachants.
Tandis que le divertissement, il faut bien le reconnaître aussi, reste des plus efficaces et se savoure avec un plaisir non feint.
Behind_the_Mask, qui mange ses épinards pour avoir sa ration de fer.