Je sais que vous êtes chauds bouillants alors commençons tout de suite par éliminer ce qui ne va pas.
Iron Man 2 souffre du défaut scénariste de beaucoup de suites. Justin Theroux, ici à l'écriture, s'est senti obligé de faire bouger les relations entre les personnages, de les confronter à de nouveaux défis personnels comme si c'était un passage obligé. Pas certain que ces pirouettes traditionnelles des suites soient vraiment une obligation. Après tout, on se serait bien contenté d'un Tony Stark en pleine forme face à un Whiplash revanchard.
Au-delà de ce point il n'y a ... rien à jeter dans Iron Man 2.
Le film a de grandes qualités, à commencer par son casting. On avait déjà découvert dans le premier volet Robert Downey Jr et Gwyneth Paltrow. Ils forment à nouveau un couple remarquable. Downey Jr s'en donne à cœur joie dans un rôle qui lui va à ravir : celui de Stark.
Mickey Rourke se contentera d'être discret et efficace quand Scarlett Johansson, elle, campe une Natasha Romanoff froide et professionnelle mais qui -malgré cette apparence- réchauffera le spectateur masculin tant chaque apparition est une bénédiction.
Mais la vraie révélation de ce casting, c'est Sam Rockwell qui montre (une nouvelle fois si vous avez vu Moon) qu'il est un incroyable acteur.
Les autres points forts, c'est la musique et la mise en scène. John Debney se fait discret pour laisser place à AC/DC mais aussi aux Clash et à l'excellente guitare de Tom Morello. On regrettera presque que la bande originale vendue dans le commerce ne propose pas tous les titres entendus dans le film.
Jon Favreau, lui, montre qu'il a tout d'un grand. C'est filmé juste comme il faut, avec quelques mouvements de caméra ingénieux, sans pour autant verser ni dans la facilité ni dans le tremblement à outrance.
L'histoire, elle, emprunte comme prévu des ficelles du premier volet. Le cœur artificiel, les armures concurrentes... Mais tout en trouvant des manières de s'en éloigner et de prendre une nouvelle direction. Jon Favreau prend son temps pour raconter son histoire – glissant même discrètement des références à l'alcoolisme du Tony Stark de la BD : « et s'il n'avait pas picolé, que ce serait-il passé .... »
Il développe aussi juste comme il faut chacun des aspects permettant d'arriver au final. Et quel final ! Si vous étiez un peu déçu par le final rapide du premier Iron Man, soyez rassuré. Le final d'Iron Man est tout ce qu'on peut attendre d'un final de film de super héros.
D'ailleurs, toute la réussite de ce 2e volet tient dans cette alchimie. Jon Favreau trouve la recette exacte pour faire de son film une vraie histoire de super héros. Pas trop de prise de tête, pas de tentative vaine de faire un héros sombre et torturé. Iron Man 2, c'est tout ce qu'on en attendait : un peu d'humour vraiment drôle, d'excellents personnages servis par d'excellents acteurs, et une histoire qui monte tout doucement vers un bouquet final explosif.
S'il est difficile à la première vision (et à chaud) de cataloguer le film, si Iron Man 2 n'est pas encore le meilleur film de super héros, ca s'en rapproche quand même pas mal...