Tout d’abord, il convient de noter que Shane Black s’approprie parfaitement la mythologie qu’il touche, respectant le personnage de Stark et le conservant tel quel, il intègre intelligemment les éléments provenant du gênant Iron Man II et du sympathique Avengers. On retrouve bien le climat que nous avions laissé, avec ici une certaine surenchère qui fait plaisir. En effet, si on identifie immédiatement les méchants à venir, les méthodes employées sont encore floues, et cela peut jouer un peu sur le suspense de l’œuvre. Selon la bande annonce, on s’attendait à du duel mano y mano entre Iron Man et un terroriste. Or le véritable combat n’est pas dévoilé, la menace est autre part, et se permet d’emprunter un peu à Terminator 3 pour les scènes d’action qui y sont rattachées (comprendre que nous ne sommes pas dans Terminator, mais les ambiances et les bad guy virtuellement invincibles nous y renvoient beaucoup). Heureusement, l’humour est ici un peu plus léger que chez Jonathan Mostow, on imagine que les talents de scénariste de Shane y sont aussi pour quelque chose (son amour de la punch line se ressent régulièrement dans la bouche de Tony). Et autant dire que pour les scènes d’action, c’est un bonheur. Lisibles, entraînantes malgré des invraisemblances parfois trop grosses (la récupération des passagers d’air force one fait rire), on s’amuse comme un gosse devant les excès pyrotechniques que la production déploie pour nous faire plaisir. Avec en prime un final dantesque où la lisibilité n’est jamais sacrifiée à la hargne, ce qui en augmente d’ailleurs l’efficacité. Malheureusement, sur la question des grosses incohérences, le film se révèle en contenir de belles. Outre l’insulte faite aux fans du matériau original, le traitement réservé au Mandarin est ahurissant. D’un méchant sérieux, nous passons à un beauf monstrueux en à peine quelques secondes. Les raisons d’un tel choix « artistique » sont apparemment d'origine financières, les fonds du film étant en majorité chinois, qui ont exigé une modification de scénario. Mais voir un bon personnage sacrifié avec un humour aussi gras, ça en devient limite cynique. La seconde concerne Guy Pierce, qu’on a connu plus investi dans un rôle de bad guy (rappelez vous des Hommes sans loi). Disons qu’à un moment, pour ainsi dire, et bien il crache du feu. Heu, pardon ? Ouais, même avec les justifications du scénario, ça ne passe pas. Et sinon, quid des rechargements de l’armure avec des prises sur le secteur ? Son réacteur de poitrine n’était pas sensé l’alimenter ? Ben non apparemment, donc Iron Man peut tomber en panne maintenant. Mis à part ces quelques déconvenues, la psychologie de Tony est un petit peu approfondie avec un trauma post avengers bienvenu, mais un peu redondant. Toutefois, la nouvelle formule proposée ici par Marvel se révèle convaincante, et justifie tout à fait un passage en cinéma (avec, reconnaissons le, une 3D lisible avec laquelle on apprécie les scènes d’actions). En bref, ce film est tellement plus appréciable que des saloperies comme GI Joe 2…
Voracinéphile
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le 24 août 2014

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Voracinéphile

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