Une conclusion magistrale
La phase 1 de l’Univers Cinématographique Marvel s’étant brillamment achevée avec le spectaculaire Avengers, la Phase 2 peut commencer. Elle contiendra Iron Man 3 (de Shane Black), Thor : le Mondes des ténèbres (d’Alan Taylor), Captain America : le Soldat de l’Hiver (de Joe & Anthony Russo), Les Gardiens de la Galaxie (de James Gunn, sortie le 13 août 2014), pour se terminer une fois encore par Avengers : Age of Ultron (de Joss Whedon, sortie prévue le 29 avril 2015). A l’heure où ces lignes sont écrites, seuls les deux derniers sont encore en attente, mais ici, on peut affirmer une chose : d’entre les trois déjà sortis, Iron Man 3 remporte la palme du meilleur Marvel Phase 2. Et ce pour plusieurs raisons.
Déjà, Tony Stark. Contrairement au tout doux tout mignon Captain America, et au surpuissant mais creux Thor, Stark est un héros tourmenté, fatigué. A l’image de Bruce Wayne, il possède des démons qui le hantent, et il ne trouve pas de porte de sortie à son désespoir. Un personnage qui a du fond, qui le rend plus humain (certes, Thor ne l’est pas) et à qui on peut plus facilement s’identifier. Ensuite, parce qu’il n’est pas non plus exactement comme Bruce Wayne, sombre et violent à souhait, car la marque de fabrique de Tony Stark, c’est quand même son humour dévastateur.
Et Iron Man 3 n’oublie pas cette règle, bien au contraire. Shane Black (réalisateur de l’excellent Kiss Kiss Bang Bang, scénariste de l’immense Last Action Hero ou L’arme fatale) nous balance des dialogues percutants, hilarants, qui tournent à cent à l’heure. Servis par un Robert Downey Jr. toujours aussi parfait, les moments de creux sont balayés par la fulgurance des punchlines ou par le comique de certaines situations. Aucun ennui à l’horizon.
Si un réel travail sur Tony Stark a été fait, il se peut que beaucoup de monde soit déçu par le fait que l’homme dans l’armure est bien plus présent que l’armure elle-même. Surtout que, la moitié du temps, le prototype qu’il utilise dans le film ne marche pas. On pourrait donc crier au scandale, et pourtant les moments de bravoure sont bel et bien au rendez-vous. L’attaque de sa villa par trois hélicoptères est un moment purement jouissif, tout comme le sauvetage d’un groupe de personnes éjecté d’un avion en plein ciel.
Mais ce qui plaît réellement dans Iron Man 3, toujours par rapport à ses collègues super-héros, c’est sans conteste son histoire. A aucun moment on sent un plan installé par Marvel pour les suites à venir. A aucun moment on pourrait se dire "mais tout va changer dans les autres films !". Non, le film est la suite directe de Avengers, et ils sont conscients qu’il est le troisième volet d’une franchise. En cela, Iron Man 3 pourrait parfaitement conclure sa trilogie tellement la boucle est bouclé. Si nous revoyons à nouveau Tony Stark, ce serait pour le plaisir de revoir le personnage, et pas dans l’attente d’une suite obligatoire à cause d’un cliffangher (genre Thor : le mondes des ténèbres) ou d’un événement cataclysmique dans l’univers Marvel (genre Captain America : le soldat de l’Hiver). C’est un film à part entière, qui n’a ni besoin de suite, ni besoin de voir les précédents pour s’en satisfaire.
Par ailleurs, le méchant interprété par Guy Pearce (Lock Out, Memento) est des plus crédible et surtout cruel. Un vrai méchant sans état d’âme, sans concession, qui diffère totalement du Mandarin, Ben Kingsley (Shutter Island, Hugo Cabret), possédant le plus gros retournement du film, et le plus détesté des fans du comics. N’ayant aucune connaissance du matériau de base, nous dirons simplement que l’idée est très bonne, bien réfléchie et tellement vraie, mais qu’ils auraient dû utiliser un autre personnage pour éviter la fournaise d’insultes qu’ils se sont pris par les fans.
POUR LES FLEMMARDS : Iron Man 3 est un film complet, qui conclut magistralement la trilogie. Humour décapant, scènes d’action spectaculaire, Robert Downey Jr. parfait : une réussite totale.