Découvrir Donnie Yen hier dans cette bonne surprise qu’a été Ip Man m’a donné envie, forcément, d’explorer davantage sa filmographie, et de laisser tomber Jet Li. Même s’il n’y tient pas le rôle principal, il se trouve que Yen joue dans Iron monkey, un classique du film d’arts martiaux qu’il me fallait déjà voir.
Le titre se réfère au nom du personnage principal, un héros qui vole aux riches pour donner aux pauvres, dans la Chine féodale. On croirait vraiment une transposition de Robin des bois, avec un peu de Batman chez Iron monkey, qui agit depuis l’ombre, chaque soir, pour sauver les opprimés.
De jour, il est médecin, et aide aussi les défavorisés, gratuitement.
Sa double identité le fait côtoyer le chef de la police, censé traquer le justicier, de quoi donner quelques quiproquos.
L’humour est très présent, et très saugrenu, mais pour une fois, j’y adhère. Probablement parce que le film assume un côté bien cartoonesque, qu’on saisit bien vite au vu du jeu outrancier des personnages qui sont comme de grands gamins, surtout le méchant caricatural, les situations sont exagérées, et d’un point de vue de mise en scène il y a ces quelques cadres débullés et ces bruitages de dessin animé.
C’est souvent bête, mais malgré tout très amusant.
Seul bémol par rapport à l’humour : ils n’ont pas pu s’empêcher de nous coller un personnage avec un gros poireau poilu sur la figure, sérieusement, j’en peux plus de voir ça dans les films de kung-fu !
L’histoire est simple, et certains conflits naissent pour pas grand chose mais démarrent tellement au quart de tour qu’on n’a même pas le temps d’y penser. Il y a toutefois de bonnes idées, parmi lesquelles le fait qu’un gentil doive arrêter le justicier masqué, pour que son fils soit libéré.
Les types de combats diffèrent selon les personnages, certains restent relativement terre-à-terre, mais Iron Monkey est de ces films d’arts-martiaux avec un peu de fantastique, où les combattants sont d’une rapidité et d’une force surhumaines et flottent dans les airs. D’habitude je ne supporte pas ça, mais la différence dans Iron Monkey, c’est qu’on n’en fait pas trop : pas de personnages qui tournoient comme un ouragan ou font exploser des objects à distance. Mais surtout, ça ne nous prive pas de réelles performances de la part des acteurs/cascadeurs.
Il y a peu d’accélérés (enfin, dans la version Américaine que j’ai vu ; je ne l’ai appris qu’une fois le film, et il faudra un jour que je compare avec le montage original), et le cadres et le montage ne gênent pas la lisibilité des combats et des cascades, mais les sert. Ca devrait être ainsi tout le temps évidemment, mais ça n’est pas le cas, donc ça fait vraiment du bien de voir un film pareil.
Les séquences d’action, pourvues d’une musique très rythmée, dégagent une énergie dingue, qui repose non pas sur les coupes, mais pour beaucoup simplement sur le talent des cascadeurs.
Yu Rongguang, qui tient le rôle-titre, est moins connu, mais néanmoins très doué ; le gamin (qui s’avère être une gamine !) est rudement impressionnant aussi, mais Iron Monkey me confirme surtout que Donnie Yen est un badass. Si Jackie Chan brille par son perfectionnisme et son usage de l’environnement, le point fort de Donnie est sa vitesse.
Si j’avais vu ce film plus tôt, je m’en serais déjà rendu compte, et je n’aurais pas perdu mon temps avec Jet Li qui, dans mes souvenirs, ne m’a jamais aussi impressionné qu’un seul combat de Donnie Yen.
L’usage de câbles est plus qu’évident, et ça devient vraiment n’importe quoi sur la fin quand le méchant déploie ses manches comme si c’était une extension de son corps, mais avec Iron Monkey, je n’ai pas eu de problèmes à accepter ces artifices, car ils sont au service de chorégraphies originales et prenantes, qui débordent d’idées et d’humour, et s’avèrent même d’une sacrée violence à un moment donné.
Les trucages et la réalisation sont vraiment bien foutus, et pour ce qui est des personnages qui restent dans les airs, ça ne tient peut-être pas à grand chose, mais j’ai davantage l’impression qu’ils arrivent à se rendre légers plutôt qu’ils ne sont portés par des filins invisibles.
Comme quoi finalement mon problème ne vient pas forcément de l’usage de câbles et de trucages, mais du fait qu’ils sont rarement maîtrisés.
Iron Monkey s’avère être vraiment fou et impressionnant, et m’encourage à continuer de combler mes lacunes en films d’arts martiaux.