Iron Sky, c'est ce genre de cinéma décalé et assumé qui fait plaisir à voir. Celui-ci bénéficie déjà d'une bonne sympathie car il a été produit par des fans (la nouvelle méthode de financement à la mode des films indépendants, une bonne manière pour le réalisateur de présenter de fond en comble sa vision du sujet) et pour des fans friands de cet humour venu d'une autre planète.
Ne-serait-ce que le générique avec l'arrivée de la passerelle sur la Lune sur fond sonore hawaïen où les premiers protagonistes constatent avec stupeur cette forme de vie avancée juste après la pire minute campagne marketing politique que Bush n'aurait pas renié. Cette introduction décontractée va être le fil conducteur du rythme de tout le film, oscillant entre les clichés au second degré (Le Noir, la Blonde idéaliste, l'héritier Führer,la présidente US sosie de Sarah Palin ou le sosie d'Einstein, ...) et des séquences de batailles spatiales carrément surprenantes.
Le scénario s'inspire de cette spéculation visant le Troisième Reich. Ce dernier aurait fait construire des OVNI qui auraient été opérationnels pendant la Seconde Guerre Mondiale, puis réapproprié par la grande nation de ce monde, les USA. S'inspirer d'un fait réel (?) comme celui-là use, tant il semble surréaliste, et ajoute une plus-value à l'ambiance du film. Au delà de son second degré qui vous assurera quelques bonnes barres à une soirée entres potes (ce serait dommage d'en dévoiler les ficelles tant cet humour doit être apprécié sur l'instant), Iron Sky est une ode à la puissance féministe et un inattendu pamphlet géopolitique qui rappellera les belles heures de Dr Folamour, ou du Dictateur qui sont cités ici. Les techniques marketings en politique et la majorité des grandes nations de ce monde sont visées et le final nous livre un message sur l'entente commune entre ces pays.
Satire quand tu nous tiens !
Là où Iron Sky se démarque du simple projet surréaliste, c'est dans sa qualité de ses effets-spéciaux. Pour 7 millions de dollars, Vuorensola a su s'octroyer une équipe compétente qui nous livre un résultat à faire pâlir Michael Bay et sa clique de robots. Autant l'arrivée sur la Lune (malgré les costumes hilarants des cosmonautes) que les scènes de guerre des étoiles (qui n'aura pas pensé à Star Wars voire Star Trek après l'avoir vu ?) sont brillantes sur le plan technique. C'est stupéfiant d'assister à cela dans ce cadre qui appel aux dons participatifs. Le résultat est là et, ne serait-ce que d'un point de vue technique, il serait dommage de nier certaines qualités du film. Et dire que des films comme Lock-out bénéficient de la notoriété des acteurs pour sortir au cinéma, c'est honteux !
Certains s'indigneront devant le manque de crédibilité du film (comment les nazis ont pu survivre ? Comment ont-ils créer leur technologie de combat?) et ils auraient raison car il n'y a aucune réponse à ces interrogations mais ça serait de la mauvaise foi de leur part. Iron Sky, c'est un film qui se savoure, qui s'apprécie comme un grand cru dans le genre décomplexé du Septième Art. Comme tout bon cru, il est à consommer avec modération et l'idée d'une suite (le film semble être un succès en VoD et DVD) serait dommageable.
Gardons simplement d'Iron Sky le souvenir impérissable d'un film qui ne s'est jamais pris au sérieux et qui a su récompenser les fans du genre !!