2016. L’élection de Donald Trump est une véritable fessée pour les Démocrates, qui cherchent à se relever et à reconnecter avec leur électorat. Stratégiste démocrate à très haut niveau, Gary trouve par hasard un personnage charismatique au fin fond du Wisconsin. Un colonel à la retraite qui s’offusque du traitement réservé aux immigrés clandestins. Gary fonce le convaincre et le soutenir pour devenir maire, et plus si affinités…
On ne peut pas vraiment dire que « Irresistible » soit un uppercut, car en termes de satire politique il est gentillet. Voire il tire sur des portes ouvertes, de manière pas toujours subtile (attention scoop, Fox News est un média ultra-républicain !). Mais cette peinture des médias sensationnalistes et du système de bipartisme aux USA demeure plutôt amusante. Et elle propose une critique pertinente sur la manière dont les campagnes sont dépendantes de financements aussi massifs qu’occultes. On y trouve aussi une évocation (attendue) du fossé entre l’Amérique rurale et celle des politiciens branchés de Washington, D.C.
En résultent quelques blagues sympathiques, surtout grâce à Steve Carell, qui campe ce stratégiste « gauche caviar » assez infect. Ses interactions avec Rose Byrne, tacticienne républicaine sans scrupule, donnent clairement pas mal de sel, et compensent un scénario un peu mou. Du moins jusqu’au dernier acte, qui offre un twist pas vraiment convenu !
« Irrésistible » n’a donc rien de la satire politique de la décennie. Et il n’est pas étonnant qu’il fût parmi les films sacrifiés sur l’autel de la VOD et du streaming lors de la crise du covid en 2020. Mais il demeure sympathique.