Il y a avec ce film comme une erreur sur la marchandise.
Tout semble indiquer a priori que nous allons avoir affaire à un scénario de film d'horreur opposant de braves gens à une menace extérieure inquiétante. Des zombies ? Des pillards ? Des aliens ? Que sais-je...
L'affiche comme le titre It comes at nigth contribuent fortement à cette idée que l'on se fait du film, tous deux pointant sur la menace extérieure : la porte rouge d'où quelque chose peut surgir et ce "it comes" qui suggère quelque chose venant d'ailleurs...
Les premières scènes confortent d'ailleurs ce postulat : une famille organisée qui se barricade face à une menace invisible. Et qui obtient bientôt le renfort d'autres survivants.
Sauf qu'à partir de là, le film prend une toute autre direction. Si quelques scènes de rêve - d'ailleurs un peu trop systématiques - et l'épisode du chien continuent de nous faire croire que l'enjeu est dans ce "dehors" qui veut entrer. En réalité on constate que le réalisateur délaisse complètement cet axe initial pour s'intéresser en priorité aux rapports humains au sein du huis clos que constitue la maison. Et surtout en développant, de scène en scène, une sorte d’allégorie sur le thème de l'individualisme. Survivre à tout prix, avec la famille comme noyau vital. Et tant pis pour les autres.
On ne peut, de fait, pas vraiment reprocher au réalisateur cette réflexion intéressante sur les limites de la compassion humaine ; on ne peut lui reprocher son étude psychologique des personnages dans un contexte de paranoïa exacerbé. Car il s'y prend plutôt bien. Mais la question est la suivante (du moins c'est celle que je me suis posée) : est-ce vraiment le film que j'avais envie de voir ? et pour quelle raison le réalisateur insiste autant sur la menace du dehors (et de la nuit) pour finalement ne rien en faire. Un peu comme si Laughton s'était complètement désintéressé de Mitchum dans la Nuit du chasseur.
On avait pourtant bien envie de savoir ce qui se cachait derrière ce 'it'.
Un résultat hybride donc, qui n'est pas inintéressant mais qui ne m'a pas convaincu pour autant.
Personnages/interprétation : 7/10
Histoire/scénario : 5/10
Mise en scène / réalisation : 6/10
6/10