Il y a avec ce film comme une erreur sur la marchandise.
Tout semble indiquer a priori que nous allons avoir affaire à un scénario de film d'horreur opposant de braves gens à une menace extérieure inquiétante. Des zombies ? Des pillards ? Des aliens ? Que sais-je...
L'affiche comme le titre It comes at nigth contribuent fortement à cette idée que l'on se fait du film, tous deux pointant sur la menace extérieure : la porte rouge d'où quelque chose peut surgir et ce "it comes" qui suggère quelque chose venant d'ailleurs...
Les premières scènes confortent d'ailleurs ce postulat : une famille organisée qui se barricade face à une menace invisible. Et qui obtient bientôt le renfort d'autres survivants.
Sauf qu'à partir de là, le film prend une toute autre direction. Si quelques scènes de rêve - d'ailleurs un peu trop systématiques - et l'épisode du chien continuent de nous faire croire que l'enjeu est dans ce "dehors" qui veut entrer. En réalité on constate que le réalisateur délaisse complètement cet axe initial pour s'intéresser en priorité aux rapports humains au sein du huis clos que constitue la maison. Et surtout en développant, de scène en scène, une sorte d’allégorie sur le thème de l'individualisme. Survivre à tout prix, avec la famille comme noyau vital. Et tant pis pour les autres.
On ne peut, de fait, pas vraiment reprocher au réalisateur cette réflexion intéressante sur les limites de la compassion humaine ; on ne peut lui reprocher son étude psychologique des personnages dans un contexte de paranoïa exacerbé. Car il s'y prend plutôt bien. Mais la question est la suivante (du moins c'est celle que je me suis posée) : est-ce vraiment le film que j'avais envie de voir ? et pour quelle raison le réalisateur insiste autant sur la menace du dehors (et de la nuit) pour finalement ne rien en faire. Un peu comme si Laughton s'était complètement désintéressé de Mitchum dans la Nuit du chasseur.
On avait pourtant bien envie de savoir ce qui se cachait derrière ce 'it'.
Un résultat hybride donc, qui n'est pas inintéressant mais qui ne m'a pas convaincu pour autant.


Personnages/interprétation : 7/10
Histoire/scénario : 5/10
Mise en scène / réalisation : 6/10


6/10

Theloma
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mais regarde la route bordel ! et Ça l'affiche mal !

Créée

le 28 sept. 2017

Critique lue 563 fois

15 j'aime

11 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 563 fois

15
11

D'autres avis sur It Comes at Night

It Comes at Night
Sergent_Pepper
7

Les métamorphoses du vide

A la question fondamentale que se poserait un scénariste sur les mécanismes essentiels de la peur, un seul mot suffirait à résumer son boulot : rien. L’ignorance, la méconnaissance, l'innommé, autant...

le 19 sept. 2017

58 j'aime

2

It Comes at Night
Kyle-Valdo
8

SORTIE CINE | "Death Comes at Night"

Quand je suis sorti de la salle de projection, je me suis posé une question : "Mais qu'est ce que je viens de regarder?". It Comes At Night. Qu'est ce que veut bien dire ce titre? En réalité, It...

le 24 juin 2017

58 j'aime

12

It Comes at Night
mymp
8

Précis de décomposition

Comme pour The witch, il y a méprise : It comes at night n’est pas un film d’horreur, pourtant vendu comme tel (déception assurée pour les amateurs de gros frissons et de gore bouillonnant). Comme...

Par

le 26 juin 2017

52 j'aime

7

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

108 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17