Qui l'eût cru ? En plus de chopper le SIDA, des MST, la syphilis et tout un tas de petits trucs sympas, faire l'amour peut aussi provoquer des hallucinations un peu flippantes qui finissent par vous tuer à moins d'avoir un rapport avec une autre personne et lui refiler ce "virus".
A peu de choses près, voilà l'idée directrice du film "It Follows", sorte de teen movie horrifique. Si le scénario peut laisser un rictus sur la plupart des visages, il s'avère très bien mis en scène et particulièrement efficace.
En témoigne la séquence d'ouverture (magistrale) où une ado en talon et mini short sort brusquement de sa maison, l'air paniquée. Elle semble suivie, mais l'on ne voit pas par qui/quoi. Elle finit par conduire jusqu'à la plage avant de laisser un message sur le portable de son cher papa pour lui dire qu'elle l'aime beaucoup même si elle est vraiment chiante parfois. On la retrouve le lendemain matin dans une drôle de position, comme si on avait voulu la faire rentrer dans une housse d'ordinateur (du coup ça n'a pas marché, et puis elle a l'air morte). La musique (géniale) nous agresse littéralement et consiste en un bourdonnement de plus en plus fort qui fait l'effet d'une corne de remorqueur dans votre délicate oreille. Le ton est donné : "It Follows" ne va pas être une promenade de santé.
L'efficacité du film repose surtout sur la musique mais aussi les hallucinations particulièrement convaincantes, parfois glaçantes.
Il faut dire qu'elles ne sont pas hyper cools:
une fois que le virus est contracté, vous commencez à devenir paranoïaque et voir des gens marcher lentement vers vous, des gens qui n'ont pas l'air très sympas comme une fille à poil dans votre cuisine qui saigne partout et pisse sur le carrelage, un grand monsieur qui fait peur en surgissant de l'embrasure d'une porte, une vieille qui sort de la maison de retraite, un monsieur tout nu sur le toit de votre maison voire votre maman en peignoir qui saigne du nez et vous dévoile ses attributs. Mais le plus drôle, c'est que vous êtes le/la seul(e) à les voir, les autres vous prennent juste pour un fou. Ah, et si cette personne -qui comme vous l'avez compris peut prendre la forme de n'importe qui- vous touche, vous êtes morts, donc vous feriez mieux de faire l'amour vite fait avec quelqu'un avant d'y passer.
L'idée est quand même géniale, la musique aussi. Les acteurs sont biens, la tension permanente. On sursaute, on rit (d'un rire crispé, histoire de ne pas paraître totalement flippé auprès des gens assis à côté de vous), on passe un bon moment.
Chaude recommandation donc.