Le cinéma de Ken Loach n’est pas très glamour, c’est le moins qu’on puisse dire mais tellement authentique que cela devient parfois dérangeant.
Angie est sans pitié et sans scrupule, elle veut réussir vite et sans se poser de question. Rose, son associée, est plus modérée, plus honnête aussi. Ensemble elle vont se lancer dans le recrutement d’immigrants, pour de l’embauche en Intérim. Mais Angie est sauvage et devient trop ambitieuse, l’appât du gain la gagne et elle perd le contrôle.
L’histoire est d’autant plus troublante que l’on s’attache à cette petite bonne femme, emballé par son énergie, sa capacité de travail et sa détermination. Mais le rêve américain se révèle dangereux et va lui faire perdre son âme.
Angie est interprétée par Kierston Wareing, elle lui donne de la gouaille et du culot et la rend vivante. Belle performance. Rose est défendue par Juliet Ellis et c’est un peu de douceur dans un monde de brute. Ken Loach excelle toujours dans la fable sociale mais ce film est sans chiqué et sans concession sur nos contemporains.