Comme son titre ne l’indique pas, il s’agit d’un documentaire sur le cinéma muet italien (1er film de fiction en 1905). Malgré des images d’archives rares ou inédites, le commentaire (dit en français par Fanny ARDANT et, pour la version italienne, par Isabella Rossellini), et qui reprend des textes d’écrivains, de peintres (Salvador Dali) ou de réalisateurs (Federico Fellini), est très littéraire, emphatique (rappelant Frédéric Mitterrand et son émission de télévision « Etoiles et toiles »), se veut même poétique alors qu’il aurait dû être plus pédagogique afin de susciter l’intérêt du spectateur pour un sujet méconnu et passionnant. N’est pas Bertrand Tavernier qui veut et son documentaire « Voyage à travers le cinéma français » (2016) ! On assiste donc à une succession d’extraits de films, rarement identifiés sur l’instant (la liste complète des titres et réalisateurs figure dans le générique final) rendant le film soporifique. Entre 2 assoupissements, on y découvre, outre des actualités (funérailles de Giuseppe Verdi en 1901, marche des fascistes sur Rome en octobre 1922), l’actrice, Lydia Borelli (1884-1959), qui passa du théâtre au cinéma en 1913 mais arrêta sa carrière en 1918, à la suite de son mariage avec le comte de Monselice qui racheta toutes les copies de ses films, « Cabiria » (1914) de Giovanni Pastrone (1883-1959), l’un des premiers péplums (3 h !), aux intertitres de Gabriele D’Annunzio (1863-1938) et qui influença David W. Griffith (1875-1948) pour « Intolérance » (1916) et où apparait pour la première fois, le personnage de Maciste [Bartolomeo Pagano (1878-1947), ancien docker à Gènes] qui fera l’objet d’une trentaine de films [dont « Maciste aux enfers » (1925) de Guido Brignone (1886-1959) qui impressionnera Federico Fellini, alors âgé de 5 ans], la 1ère réalisatrice du muet, Elvira Notari (1875-1946). Ainsi, entre 1896 et 1930, 10 000 films muets italiens ont été tournés et beaucoup ont été perdus, détruits avant d’être transférés aux studios Babelsberg (fondés en 1912) à Potsdam (Allemagne), se consumant d’eux-mêmes en raison de leur support (nitrate de cellulose) hautement inflammable, d’où le titre du documentaire.