Deuxième partie, suite et donc fin (la troisième ne sera jamais tournée) de la vie de Ivan le Terrible. On le retrouve là où l'avait quitter et Ivan fait marche sur Moscou. Si la première partie a été approuvé par Staline, ce n'est pas le cas de cette deuxième qu'il censura et qui sorti finalement en 1958 notamment car on ne voit plus Ivan comme un héros mais comme un tyran.
Sergueï Eisenstein nous montre un Ivan sombrant de plus en plus dans la tyrannie et la paranoïa, n'hésitant pas à user de tous ses pouvoirs dans la lutte qui l'oppose aux boyards. Le déroulement de l'histoire est une nouvelle fois convaincant et passionnant, il se concentre vraiment sur Ivan dont la peur du complot de fait de plus en plus forte comme en témoigne ces souvenirs d'enfances où ce climat complotiste était déjà présente.
La forme est une nouvelle fois remarquable, que ce soit le début de films en noir et blanc avec son jeu d'ombres ou la dernière partie en couleur, flamboyante et à l'image des dernières scènes, mémorable. Il use aussi et encore une fois de gros plan, souvent sur les visages des personnages pour montrer leur réaction à travers de simples gestes et/ou regards.
Parfois proche du sur-jeu mais jamais caricatural et souvent justifié, les interprétations sont impeccable, tout comme la reconstitution, les décors ainsi que la musique et son utilisation.
Dommage que la troisième partie ne soit jamais tournée, la chute d'Ivan le Terrible aurait surement été tout aussi passionnante que son ascension puis la confirmation malgré tout de son pouvoir, que ce soit sur le fond ou la forme.