Ivre de femmes et de peinture par Alligator
Parfois on est surpris par le récit coupé, sans transition entre un lieu et un autre, entre une histoire et une autre. Les petites scénettes se suivent et se ressemblent tout de même tant l'artiste est sans concession, fidèle à sa nature, ses natures, fidèle à ses principes directeurs, son éthique artistique et à sa quête du sens et du style.
La part biographique reste ancrée dans le réel, les tourments moteurs comme l'alcool et les femmes ne sont pas édulcorés, pourquoi le serait-il?, mais construisent l'individu, pavent son chemin tout le long de sa vie. Mieux encore, ce récit biographique et ce réalisme ne détruisent en rien la poésie qui habite l'humain. Des passages "peinture" aux voyages à travers des paysages et des saisons sont magnifiquement filmés. On pourrait penser qu'il est difficile de filmer des toiles : ici la barrière est soulevée comme par magie.
Un très beau film.
PS. Je note que des trois derniers films sud-coréens que j'ai vu, tous dépeignent à un moment ou un autre des personnages qui se peintent joyeusement ou pas.