La passion au-delà du désir.
Ce film est un étrange moment dans la vie d'un cinéphile. Esthétiquement superbe, cette plongée dans la vie d'un calligraphe des plus talentueux de l'histoire est captivante. Il s'agit d'un homme qui se vit à travers sa passion. Je ne sais pas comment le dire plus simplement. On assiste sur l'écran au déroulement d'une vie animée par une passion, avec une authenticité surprenante. Pas de compromis ici, au service de la narration (par ailleurs parfaite), sur le fond du film.
C'est un homme qui toute sa vie est animé par son désir. Il ne peut peindre qu'entouré de femmes et d'alcool. Son désir le fait avancer, mais toujours en le laissant avec une sensation de "pas encore ça". Il peut peindre tous les chef d'oeuvre qu'il veut, ça ne lui fait rien. Cette incomplétude va lui permettre avec le temps de dépasser son stade désirant, et d'aller au fond de sa passion.
La scène finale, saisissante de vérité, est l'expression de ce passage d'une condition humaine animée par le désir qui tourne en rond, vers une humanité qui établir ce lien direct avec son art. L'homme devient l'espace d'un instant éveillé, et voit sa vérité.
Inoubliable.