Avec ce film, je découvre l'univers d'Aki Kaurismaki, fait essentiellement d'humour noir et de longs plans contemplatifs. De ce fait, ce que j'ai vu me rappelle beaucoup l'univers des Grolandais Benoit Delepine & Gustave De Kervern ; je pense en particulier à Aaltra, leur premier film, où apparait d'ailleurs Kaurismaki.
L'histoire se place à Londres et met en scène Jean-Pierre Léaud, un employé de bureau qui va être licencié pour cause de privatisation. Après s'être fait offert une montre en or (mais qui ne marche pas !), il va tenter de se suicider, par pendaison (mais avec le python qui se décroche) puis en respirant le gaz de son four. Manque de pot, c'est à ce moment-là que les employés du gaz coupent tout, lançant soudainement une grève !
Toujours décidé à mourir, il va faire appel à des tueurs à gages qui devront l'éliminer. Mais c'est à ce moment-là qu'il va découvrir l'amour via une fleuriste, lui qui est à bout...
J'avoue que sur 75 minutes, le film se suit facilement, car on ne peut pas dire qu'il soit bavard. C'est surtout dû grâce à la présence de Jean-Pierre Léaud, qui donne l'impression d'être en surchauffe alors qu'il ne fait quasiment rien et parle très peu. Il est constamment en costard et donne l'impression d'être arrivé là par hasard, en plus de vivre dans un lieu sordide.
On aperçoit également Serge Reggiani, et la présence musicale de Joe Strummer, mais de manière gratuite, car la B.O. du film y est importante.
Après, il faut être sensible à la langueur, aux plans assez longs (on n'est pas non plus chez Bela Tarr !), et au fait que finalement, même si c'est sur 75 minutes, ça aurait donné un court-métrage formidable. Cela dit, j'accroche assez bien à l'humour noir constamment présent, et sur la morale de l'histoire, très fleur bleue, sur le fait qu'on doit être amoureux pour vivre.