Un itinéraire émotionnel d'une beauté rare

Lauréat du Grand Prix de la Semaine de la Critique à Cannes, le film d'animation français J'ai perdu mon corps, est sublime dans le traitement de ses thèmes autant que dans la beauté de certains plans. Le premier long-métrage de Jérémy Clapin est une réussite lors de laquelle on passe par tous les sentiments.

En adoptant une forme plutôt originale avec une trame scénaristique loin d'être linéaire, J'ai perdu mon corps avoue s'adresser plutôt aux grands enfants qu'aux petits. Si l'on pitch le film comme étant le périple parisien d'une main tranchée à la recherche de son corps, ceci est en réalité loin d'en être le sujet principal mais plutôt le fil rouge nous permettant de virer d'une émotion à l'autre.

On ressent à travers ce film, l'admiration de son réalisateur pour les studios Pixar, en témoigne la relation entre le livreur de pizza et son souhait illusoire d'accéder aux étoiles (nous rappelant évidemment le passage de Buzz l'Eclair à Pizza Planet dans le premier Toy Story). Il faut également souligner la bande-originale signée Dan Levy (ex-The Do) servant délicieusement l'itinéraire de cette main et de son histoire remplie de désespoir, d'amour et de curiosité.

Malgré quelques confusions scénaristiques (la première scène ne se relie finalement pas au dévoilement final concernant la main), J'ai perdu mon corps nous offre une fin géniale qui, si elle nous laisse sur notre faim, nous offre le choix très cinématographique de l'interprétation.