Il y a un fort goût de sang une fois que l'on a terminé J'ai Rencontré le Diable, où vengeance et violence sont au programme pour une oeuvre incroyablement glauque, dérangeante et nihiliste.
Ecrit comme cela, ça ne donne pas spécialement envie, mais Kim Jee-Woon est bien loin de se contenter de faire se succéder des séquences de ce type sans lien, atmosphère ou réflexion pouvant se cacher derrière. Il propose avant tout un féroce affrontement entre un psychopathe dérangé et dangereux et un jeune homme minutieux et guidé par la vengeance, et plus le récit avancera, plus ils finiront par se ressembler.
Ce jeu du chat et de la souris est savamment orchestré, avec une forte intensité, une violence graphique faisant son effet et une parfaite construction du récit. Celui-ci est axé sur la traque d'un homme ivre de vengeance, avec des retournements de situations bien amenés, se fondant parfaitement bien dans une atmosphère tendue, glauque et/ou intense lorsqu'il le faut mais toujours prenante et haletante, avec des moments plus calmes, axés sur l'enquête ou les doutes de chacun, tout autant réussis.
La place de la vengeance dans la société est aussi au cœur de J'ai rencontré le Diable, avec un questionnement moral et une violence qui va s'accentuer de plus en plus, jusqu'à ne plus reconnaître le diable de sa figure opposée. Ce conte macabre est aussi porté par un Kim Jee-Woon maîtrisant parfaitement sa caméra, avec des plans mettant parfaitement en valeur l'opposition entre les remarquables Lee Byung-hun et Soo-hyun, qui portent aussi le film sur leurs épaules.
En signant J'ai Rencontré le Diable, Kim Jee-Woon propose une oeuvre aussi fascinante que dérangeante, où le mal se trouve partout et derrière un questionnement moral se trouve une traque aussi intense que féroce.
Merci à El Grande OG !!