Un patron de café a une relation tarifée avec une prostituée, mais il aimerait bien être vraiment avec parce qu'il se sent bien. Il n'arrive pas à partager ses états d'âme avec sa soeur, qui elle rencontre un jeune homme, avec qui elle va avoir aussi une relation, tandis que la prostituée en question connait très bien ce garçon par rapport à un drame commun.
Jérôme Bonnell est un réalisateur qui a commencé très jeune son métier, à 23 ans, avec Le chignon d'Olga, et qui a depuis creusé son sillon avec de très jolis films comme Le temps de l'aventure (où il retrouvera Emmanuelle Devos) et A trois on y va. Là, c'est clairement une œuvre chorale, comme il y en avait énormément au mitan des années 2000, je pense en particulier à Selon Charlie ou les films de Alain Resnais, dont la structure rappelle en gros La ronde de Arthur Schnitzler, dans le sens où on commence et termine par le même personnage, ce patron de café joué par Jean-Pierre Darroussin, en passant par d'autres caractères qui sont liés les uns aux autres.
Les acteurs y sont très bons, en particulier Darroussin dont on voit son talent à danser sur du Stevie Wonder, montré comme un peu lourd avec sa serveuse qu'il n'arrête pas de toucher, mais avec au fond un bon caractère. Tout comme celui joué par Devos, qui craque pour une courte échappée avec ce jeune homme joué par Sylvain Dieuaide ou la prostituée incarnée par Florence Loiret Caille qu'on a beaucoup vue dans le cinéma de Solveig Anspach. Malheureusement, bien que ça dure 90 minutes, le rythme est complètement amorphe et il faut dire qu'il ne se passe pas grand-chose, tant on est sur du non-dit, et quand aux scènes de forêt, où Devos et Dieuaide vont coucher ensemble, c'est platement filmé. Cela dit, je ne peux pas être sévère avec le film d'un réalisateur de seulement 29 ans, qui a déjà une maitrise certaine, en disant tout de même que je m'y suis ennuyé, car il fera bien mieux par la suite.