Qui était J. Edgar Hoover ? (Très jeune) fondateur du FBI qu'il dirigera d'une main de fer pendant près de 50 ans, symbole de la lutte contre le crime organisé et de la droite dure américaine, anticommuniste "primaire, viscéral et systématique", "fils à maman", homosexuel homophobe... Clint Eastwood lui prête les traits de Leonardo Di Caprio (génial, comme d'habitude, qui me rappelle, en Hoover vieux, Marlon Brando en Don Corleone... Edgar Hoover apprécierait...). Un homme complexe, assurément. Un homme que, foncièrement, je déteste, mais... "Le premier flic du monde", certainement, en son (très long) temps, amoureux fou de son pays, et peu respectueux des hommes et des lois. Un homme que je n'aurais pas aimé croiser si j'avais eu quoi que ce soit à me reprocher - ou s'il avait cru que j'avais quoi que ce soit, selon son point de vue, à me reprocher.
Eastwood excelle à retranscrire à l'écran la complexité du personnage, et l'on ne sait s'il l'admire ou s'il l'exècre. J. Edgar se confond, professionnellement, avec son oeuvre, le FBI, et avec son pays, qu'il aime de façon (trop) extrême. Et qui déteste viscéralement ses "ennemis". Communistes. Gangsters. Militants pour les droits civiques. Communistes. Communistes. Commun... (oui, on sait, ça va...).
Mais Clint Eastwood porte à l'écran, avec ce film, deux magnifiques histoires. Une histoire d'amitié, et une histoire d'amour. L'amitié liant le "héros" à une femme (Helen Gandy - Naomi Watts), et l'amour à un homme (Clyde Tolson - Armie Hammer). Edgar faisant d'Helen et Clyde ses plus proches collaborateurs... Ces histoires, plus que la relation "fusionnelle" avec sa mère (Judi Dench), humanisent le "pur" et dur patron de la plus puissante police du monde.
Eastwood est terrifiant. Il a réussi à rendre attachant un des pires salauds qui aient été...