Mal grimé
J'ai été tout d'abord déçu du maquillage. Bien qu'il soit très bien fait sur des plans fixes, à certains moments, il est totalement irréalistes. Ceci dit, Di Caprio est évidement impressionnant et crève l'écran.
Histoire américaine
J'ai par contre adoré ce condensé d'histoire américaine, assez mal connue en France finalement. Hoover est un personnage atemporel. Il a traversé les tourments du 20ième siècle et a contribué à l'émergence de la puissance américaine. On voit ainsi les problèmes des radicaux des années 20, la dépression et les gangsters des années 30, l'affaire Lindberg, l'affaire Kennedy, les Black Panthers, Martin Luther King. C'est instructif et plaisant à voir mais il faut s'accrocher pour tout comprendre du contexte de l'époque (politique, économique et social).
Un homme dans la tourmente
Dans cette période de changement, Edgar Hoover est d'une constance absolue, presque dogmatique. Cela le pousse à une forme d'extrémisme bureaucratique et idéologique mais aussi à l'efficacité absolue. Cet homme fait peur mais suscite l'admiration. Un homme autoritaire, complexe et complexé par son homosexualité, sa taille, son ventre. Un homme qui est si puissant qu'il peut renverser un président mais qui lui même garde des secrets bien lourds sur des manipulations, des outrages et des mensonges. Un homme organisé, méticuleux, passionnant mais qui a vécu très longtemps chez sa mère.
Dommage que le film ne puisse aborder plus en détails certains aspects de l'histoire américaine. Le prisme de l'histoire vu par Hoover est absolument génial mais deux heures trente de film ne suffissent plus !
Le classicisme eastwoodien
Encore une fois, Eastwood nous livre une histoire sobre, classe, controversée et bouleversante. Mais, le film reste trop dans un superflu et balaye tout sans rentrer en profondeur. Seul Di Caprio, superbe, parvient à insuffler une sensibilité et une puissance dramatique à son personnage. Au final, on aime Hoover le salop. En cela, le film est intéressant.