J'irai où tu iras par Charles Dubois

On pensait retrouver le duo de sœurs d'une autre mère de Tout ce qui brille, film qui dans le souvenir avait sembler faire souffler un vent de fraîcheur et de drôlerie sur la comédie française dix ans auparavant (souvenir qu'un éventuel revisionnage pourrait peut-être douloureusement balayer ?).
S'il demeure de cette réussite d'alors quelques traces, dont l'évidente complicité de Géraldine Nakache et Leïla Bekhti, le film prend parfois plus la forme d'une private joke (on se dit que le pitch à base de Céline Dion à été trouvé en soirée entre deux verres) qui tente de copier son prédécesseur (mais évacuée sa vision sociale), et dans laquelle les actrices ne sortent pas de leur zone de confort, cantonnées à leurs rôles habituels (Bekhti à sa place en femme cash et grognon), bien que cette fois-ci associées à un Patrick Timsit dont on ne m'enlèvera jamais que, tout lourdingue qu'il est, il est un acteur souvent très touchant.

Certes il y a une vraie mécanique d'humour qui fait rire, avant d'agacer ; celle de la confrontation d'univers contraires (des fans enthousiastes de la chanteuse canadienne et une médecin terre à terre face à la maladie secrète de son père) et de l'intrusion de personnages bouffons. On rit parfois donc (notamment par le gimmick "Bonne nuit !" et "merde !"), mais ces bonnes idées d'humour absurde sont toujours trop poussés à bout, répétés tellement de fois qu'elles s'usent et provoquent la réaction inverse.

Ne ressort donc de ce film plus que sa mise en scène pauvre (des plans inexplicablement trop long dans un film finalement bien court), beaucoup de lourdeur et de maladresse dans cette histoire (d'un rapprochement entre sœurs face à un drame familial enfoui qui a créé par des différences de réactions des personnalités opposées), malgré son idée intéressante, demeure convenue et attendue.

Ajoutez à cela la musique de Camille toute en "pipoupipoutititi" susurrés...