Alors qu’il cherche à voir le lieutenant Susan Turner (Cobie Smulders), qu’il a aidée sur une affaire récente, Jack Reacher (Tom Cruise) apprend que celle-ci a été arrêtée pour meurtre, et il est lui-même accusé d’avoir tué son avocat. Dans le même temps, il prend sous son aile une jeune adolescente (Danika Yarosh), dont la mère cherche à faire reconnaître la paternité à Reacher, et qui est la cible des mêmes tueurs que lui.
Suite du Jack Reacher de Christopher McQuarrie, le film d’Edward Zwick renoue, de manière toutefois plus efficace, avec ce personnage dont le principal atout est d’avoir le visage ainsi que le regard hypnotisant de Tom Cruise. C’est en effet essentiellement grâce à l’acteur principal, sur les épaules de qui repose tout le film, qu’on retrouve avec un certain plaisir l’ex-marine et justicier à ses heures perdues. Car c’est un mythe qu’incarne Cruise ici, le vieux mythe de l’homme fort et solitaire, sorti de nulle part, qui traverse le pays à la recherche de la défense de la veuve et de l’orphelin. Il se place ainsi en parfait successeur d’un John Wayne sorti de son Ouest lointain ou d’un Clint Eastwood, cuvée 1970-1980. De même qu’à la grande époque du western, on suivra donc avec intérêt le parcours sans surprise, mais plein de noblesse, de cet aventurier qui ne cherche qu’à faire respecter la justice sur son chemin.
Cette fois, la quasi-absence de surprise est compensée - mieux que dans le premier volet - par un rythme bien plus soutenu, une action plus dense et une tension plus intense, ainsi qu'un humour plus prononcé et salutaire. Et si la mise en scène de Zwick, de même que la musique d’Henry Jackman qui la soutient, est sans relief, elle conserve toute son efficacité lors de scènes d’action sobres mais très prenantes, voire haletantes (la poursuite finale, qui scotche à l’écran).
Il n’y a pas à dire, en comparaison, Mission : Impossible reste la grande saga de Tom Cruise, mais avec Jack Reacher, l’acteur ouvre une nouvelle franchise plus sombre et plus mature, légèrement moins séduisante, mais assez divertissante pour être honnête. Et il parvient ainsi à faire la transition entre le jeune beau gosse qu’il était et la vieille brute à la fois sage et badass qu’il va devenir dans des délais de plus en plus brefs…
PS : En bonus, une excellente interview de Lee Child, auteur des romans, qui résume parfaitement les qualités de la saga :
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18656692.html