C’est armé de pop corns et en très agréable compagnie que je me résolus, d’un pas ferme et convaincu, à fouler le sol d’une salle de cinéma, un lieu que j’adore fréquenter, mais que je déserte probablement trop par les temps qui courent. Qu’importe, en cette fin d’année, une recrudescence de gros noms se fait sentir sur les affiches des cinémas, et ce n’est pas pour déplaire une horde de badauds avides de sensations fortes dont je fais, je l’avoue, partie. Ce n’est certainement pas pour questionner mes idéaux et revoir le sens du monde que j’allai voir Jack Reacher : Never Go Back, mais qu’importe, personne n’allait me faire bouder mon plaisir.
Voilà déjà quatre ans que ce nouveau personnage faisait son apparition dans les salles obscures. Film d’action alors indépendant de toute franchise, Jack Reacher premier du nom donnait à Tom Cruise un rôle en roue libre, celui d’une sorte d’Ethan Hunt affranchi de toute autorité et se battant pour la justice telle qu’il l’entend. Après avoir obtenu un certain succès et de nouveau crevé l’écran avec son rôle le plus connu dans le très bon Mission : Impossible – Rogue Nation, Tom Cruise revient en solo dans Jack Reacher : Never Go Back.
Les bases du scénario de ce second opus reprennent grossièrement celles du premier, sans bien sûr le copier. Cette fois, le spectateur connait le personnage et sait à quoi s’attendre. Dans la veine d’un Sylvester Stallone ou d’un Jason Statham, Tom Cruise se permet des fantaisies en se mettant dans la peau de ce type froid, imperturbable, ancien Major de l’armée, défenseur de la veuve et de l’orphelin qui règle ses affaires à coups de tatanes ou de bastos qui font toujours mouche. Facile, simpliste, ennuyant diront les plus blasés, mais moi, j’aime ça.
Film d’action à tendance vigilante, assumé et décomplexé, Jack Reacher : Never Go Back est une Série B d’action efficace. Ce qu’on lui demande de faire, il le fait. Héros indestructible, antagonistes vilains allant du petit shérif aux grosses huiles de l’armée, baston, justice expéditive, Jack Reacher canalise les frustrations et les colères des spectateurs pour les déverser sur ses ennemis. Accompagné cette fois d’une femme non pas juriste mais également militaire, symbole de la femme forte à l’égal de l’homme, il forme un duo de proies et de chasseurs qui cherche à se découvrir tout au long du film.
Ce second opus est-il meilleur que le premier ? Difficile à dire. L’effet de surprise, déjà, n’est plus là, mais cela n’empêche pas d’apprécier cette suite à sa juste valeur. Un brin plus retors, Jack Reacher : Never Go Back s’affiche avec des ambitions qui sont à sa hauteur : divertir et défouler. Sans jamais être prétentieux, c’est un honnête film d’action qui garantit aux aficionados de passer deux heures des plus agréables face à un grand écran. Il remplit allègrement son contrat et nous familiarise avec ce personnage qui colle bien à Tom Cruise, lequel est sans aucun doute l’un des facteurs-clé de réussite de cette saga naissante. Sans le disculper de quelques incohérences et irrégularités, ma volonté ne sera pas de tirer sur l’ambulance, déjà car Jack l’a suffisamment fait, mais surtout car j’ai apprécié ma séance, qui a été à la hauteur de mes attentes.