Un mois seulement après la sortie en France de son film précedent (le très réussi "Neruda") voici que débarque un nouveau film de Pablo Larrain. Suivant Jackie Kennedy dans les trois jours qui ont suivi l'assasinat de JFK, le film est portrait de la première dame dans son passage de première dame justement à femme d'un président assassiné. Dans ce temps restreint, le film explore pourtant plusieurs aspects de Jackie Kennedy. On suit en effet, dans une temporalité variable (le film ne cesse de revenir en arrière ou en avant) l'après immédiat de l'assassinat de JFK, les préparatifs de l'enterrement en grande pompe de son mari, les doutes qui habitent le personnages et le difficle passage à un semblant d'anonymat. C'est beaucoup, et pourtant Larrain parvient à raconter tout ces aspects avec une fluidité remarquable, donnant une impression de réalisme tenace, ne reculant pas devant la dureté de certaines images (la deuxième vision du meurtre de Kennedy, Jackie enlevant ses vêtements ensanglanté) qu'il met en miroir avec des images d'une douceur splendide (le tour de la maison blanche au son de la comédie musicale "Camelot"). Ainsi, on est emporter dans ce film durant ses bien trop courtes 100 minutes, sans cesse captivé par les images qui défilent sur l'écran, réalisé de main de maitre par Larrain. Mais là où le film sort une carte des plus originale, c'est dans sa narration, à travers une interview de Jackie où elle expose les fait à travers le prisme de sa propre vision. L'écriture de cette partie est absolument remarquable et porte le récit de façon grandiose. De même, les retour fréquent à la visite de la mason blanche filmé par la télévision donne à voir une autre facette de Jackie, la face publique, à la voix trainante et au sourire figé, mélangeant, comme dans le reste du film, image d'archive et reconstitution (la séquence de la procession est en cela des plus remarquable).
Côté casting, Natalie Portman livre une performance splendide comme on ne l'avait plus vu jouer depuis... bien longtemps. Face à elle, le casting est impeccable, à commencer par Billy Crudup en interviewer. A noter aussi l'apparition, forcément touchante, de John Hurt en prêtre accueillant les confession de Jackie Kennedy.
Au final, "Jackie" est, à n'en pas douter, le meilleur film de ce début d'année. Réussi de bout en bout, le film parvient à livrer un portrait de Jackie Kennedy aussi complet que marquant. Larrain poursuit sur une lancée de grand film qui ne semble pas vouloir s'arrêter et s'impose comme l'un des très grands réalisateurs actuels. A ne louper sous aucun prétexte.