Tout le monde le sait aujourd'hui, Quentin Tarantino possède une grande culture cinématographique et il en fait référence dès qu'il le peut au travers de ses œuvres. Vibrant hommage à la Blaxpoitation, un mouvement cinématographique racontant les aventures de personnages afro-américains dans les années 70, Jackie Brown narrait l'histoire d'une anti-héroïne plongée dans une affaire nébuleuse d'argent sale. Alors oui, le film avait un rythme lent, Tarantino prenait trop son temps et multipliait les dialogues parfois superflus, la structure narrative du récit était moins audacieuse que ces deux précédents longs métrages mais la mise en scène demeurait toujours aussi chirurgicale, les acteurs excellaient dans leurs personnages, la bande son jouissait toujours d'une sélection de musiques en adéquation parfaite avec le thème du film et le scénario jouait adroitement avec les gimmicks de la Blaxploitation pour aboutir à une œuvre d'une grande maîtrise formelle et narrative. Véritable lettre d'amour à un genre oublié, Jackie Brown montrait tout l'éclectisme de son réalisateur et sa capacité à se réinventer à chaque nouveau film, ça mérite le respect.